
Titre : La Baleine blanche des mers mortes
Auteur : Aurélie Wellenstein & Olivier Boiscommun
Editeur : Editions Drakoo
Nombre de Pages : 56
Date de Parution : 29 septembre 2021
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Dans Mers mortes, nous découvrions une planète dépouillée de ses mers et océans, sous l'action et l'inconscience de l'homme. La Terre est devenue désertique, la plupart des espèces animales ont disparu. Quelques poches d'humains survivent encore de ci, de là, dans un quotidien des plus précaire et misérable. |
Mais si les océans se sont retirés, ils ont laissé derrière eux une empreinte immatérielle qui charrie les fantômes de toutes les créatures aquatiques désormais disparues. De manière cyclique, ces marées ésotériques montent et recouvrent les terres, amenant avec elles les âmes des poissons, requins, dauphins… qui partagent en une mémoire collective les atrocités qu'ils ont subies et leur haine de l'espèce humaine. Sans pitié, ils laissent libre court à leur rage en tuant jusqu'au dernier des hommes. |
Dans La Baleine blanche des mers mortes, nous retrouvons un personnage charismatique du roman, le fameux capitaine Bengale. Bien longtemps avant sa rencontre avec Oural, alors qu'il atteint Paris, Bengale découvre une jeune femme qui semble comme danser avec les méduses fantomatiques, sans que celles-ci ne l'attaquent. Mais avant d'en savoir plus, ils sont capturés par le clan des musiciens, un groupe qui est parvenu à apaiser le fantôme de la baleine blanche qui hante la ville grâce à la musique. |
Cet album n'est pas une "simple" mise en images du roman Mers mortes puisqu'on découvre une histoire originale qui constitue un préquel au roman. Pour autant, il n'est pas nécessaire d'avoir lu le roman pour se plonger dans cette BD, les bases de ce monde étant exposées dans les premières pages, tout comme cet album peut se suffire à lui-même. |
La baleine blanche des mers mortes est un album écologique engagé qui utilise un contexte post apocalyptique pour construire un véritable plaidoyer pour la protection animale. Les images donnent encore plus de puissance à des scènes qui étaient déjà difficiles à accepter dans le roman. Le style d'Aurélie Wellenstein nous laisse une forte impression, sublimé par les dessins et la mise en couleur d'Olivier Boiscommun. Le travail de la couleur est splendide avec une utilisation de l'aquarelle qui sied parfaitement au thème. Un soin particulier a également été fait sur la structuration des pages avec parfois une pagination des cases classiques et parfois un dessin qui envahit jusqu'aux bords de pages. |
La Baleine des mers mortes est une très belle réussite d'adaptation/extension d'un univers romanesque vers un univers graphique. Le parcours de Bengale est prenant et les messages soulevés par l'autrice ne peuvent que bouleverser. |