Titre : Les Oubliées
Auteur : K.R. Alexander
Editeur : Editions Bayard
Nombre de Pages : 272
Date de Parution : 16 octobre 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Il faut savoir que tout ce qui est clown ou poupée me fait vraiment flipper et mon petit doigt me dit que le film d'horreur Chucky n'y est pas étranger (vous savez, le film où une poupée maléfique massacre tous les habitants d'une maison durant la nuit ?). Alors quand j'ai découvert Les Oubliées aux éditions Bayard, ce roman m'a semblé parfaitement adapté pour gentiment frissonner en cette période halloweenesque. Notez toutefois que les "risques" sont mesurés puisque qu'il s'agit d'un roman conseillé à partir de 12 ans…😏 Avant toute chose, attardons-nous sur cette couverture creepy à souhait avec sa poupée de porcelaine effrayante. Rien qu'avec cette illustration, nous sommes déjà dans l'ambiance… Dans Les Oubliées, nous découvrons Josie et sa petite sœur Anna au moment où elles déménagent chez leur grand-mère. Leur mère ayant perdu son travail à Chicago, elle a saisi l'occasion de faire un break à la campagne le temps de prendre soin de sa mère qui commence à perdre la tête. Cette décision est très difficile à vivre pour les deux fillettes qui ont dû quitter toutes leurs copines et ont tout à reconstruire. A peine débarquées chez leur grand-mère, celle-ci leur énonce avec agitation les règles étranges auxquelles elles devront dorénavant se soumettre : interdiction de ramener une poupée dans la maison, d'ouvrir leur fenêtre la nuit et surtout interdiction formelle de pénétrer dans le bois qui se trouve à l'arrière de la vieille maison car, selon elle, un monstre n'attend qu'une opportunité pour s'emparer de Josie et Anna. L'accueil au collège des nouvelles arrivantes n'est guère plus chaleureux. Heureusement, dans tout ce marasme, une lueur d'optimisme pointe le bout de son nez avec la rencontre de Vanessa, qui d'emblée se montre accueillante avec les arrivantes. Vanessa semble l'amie parfaite même si Josie ne tarde pas à éprouver un certain malaise à ses côtés, d'autant que les petits mots l'avertissant du danger de la fréquenter ne tardent pas à s'accumuler dans son casier… Sans préambule, nous assistons à l'installation de la petite famille et quasi immédiatement, on comprend que quelque chose cloche dans ce village et plus particulièrement dans les bois qui l'entourent. Il faut dire que les apparentes crises de folie de la grand-mère, la sensation oppressante d'être observée, l'écho d'une voix grinçante qui appelle Josie chaque nuit et les cauchemars récurrents que font les deux fillettes d'une maison emplie de poupées le visage tourné vers le mur, n'y sont étrangers. Les deux enfants se retrouvent souvent livrées à elles-mêmes pour démêler ce qui leur arrive et si leur grand-mère les avertit en permanence du danger, elle n'en dit toutefois pas plus sur la nature de celui-ci. Seuls leurs cauchemars leur en apprennent un peu sur ce qui les menace bien que cette menace reste imprécise. L'ambiance de ce roman joue clairement sur les peurs enfantines et sur ce qui se tapit dans la nuit. S'il peut largement faire frissonner les plus jeunes lecteurs, en revanche, pas de quoi effrayer un adulte quand bien même il n'aimerait pas les poupées, même si quelques scènes font leur effet. L'autrice joue principalement sur la répétition du sentiment de plus en plus présent qu'il y a un problème, sur l'imminence d'un danger qui se fait de plus en plus tangible, pour instaurer un sentiment de crainte chez le lecteur. Ce sentiment de danger qui rôde constitue une grande part du roman et on peut d'ailleurs regretter que cela se fasse au détriment d'un dénouement qui survient un peu trop rapidement et facilement. |
Les Oubliées est un roman jeunesse horrifique qui fait passer un bon moment de lecture. Les plus jeunes lecteurs seront sans doute sensibles à cette ambiance oppressante et aux scènes nocturnes qui jouent avec les peurs universelles de la crainte de ce qui se cache dans l'obscurité. Si ce roman m'a juste frissonner, je vous avoue quand même qu'il ne m'a pas réconciliée non plus avec les poupées… |
... Pour gentiment frissonner ...
pour leur confiance