Titre : Zoomancie
Auteur : Adrien Tomas
Éditeur : Éditions Lynks
Nombre de Pages : 336
Date de Parution : 22 août 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Les Editions Lynks viennent de souffler leur première bougie et n’ont cessé depuis leurs débuts de proposer des titres de qualité. Le dernier en date, Zoomancie, est signé Adrien Tomas, auteur dont j’ai découvert avec beaucoup de plaisir la plume en début d’année avec Engrenages et Sortilèges. Habitué de la fantaisy, l’auteur se lance dans un nouvel exercice, en tentant l’aventure du roman post-apocalyptique. La couverture est signée Mina M, une illustratrice dont j’aime beaucoup le travail, sortie de sa zone de confort pour l’occasion, avec de lignes plus anguleuses et un choix chromatique loin de ce qu’elle fait d’habitude mais qui donne le ton de ce roman. Dans un futur relativement proche, les bouleversements climatiques et autres catastrophes écologiques et sanitaires ont complètement remodelé la surface du globe et la civilisation humaine. La vie sur terre est devenue instable et on ne sait jamais si la prochaine hécatombe sera du fait d’un coup d’état, d’émeutes ou d’un nouvel acte de mère nature. Dans ce monde bouleversé et agonisant, nous suivons la trajectoire de 3 personnages. Spider est un hacker, "un courtier de la mort " basé en Asie, spécialisé dans la vente d’informations auprès de tueurs à gages. Les informations qu’il collecte servent à localiser les politiciens véreux ou les industriels qui poursuivent le massacre de la nature malgré l’état critique de la situation, afin de les éliminer. Faustine a fui la misère familiale pour tenter de survivre à Paris. La capitale est désormais une ville lacustre depuis que les eaux ont recouvert une partie de la France. Elle gagne sa vie en tant que soigneuse du dernier refuge animalier de la ville. Enfin, Kamili est devenu gardien dans l’une des dernières réserves animalières d’Afrique. Pacifiste convaincu, il s’est attiré la haine de son village par ce choix en s'opposant à braconner les animaux. Dans cette vie où l’égoïsme est essentiel pour survivre, ces 3 jeunes vont se retrouver étrangement liés à des animaux, avant de devenir la cible d’un puissant groupe clandestin… Zoomancie est un roman post apocalyptique qui fait froid dans le dos car, en plus de la vision d'une planète irrémédiablement abimée, on découvre une humanité devenue incapable de contrôler ses pulsions destructrices. Cette vie misérable et incertaine a recouvert l’humanité d’un voile permanent de colère et ce feu ardent alimente les conflits qui continuent à décimer chaque jour les populations. Dans cet univers où l'Homme a perdu son lien avec la nature, on les découvre devenus incapables d'éprouver de l’amour, jalousant ceux qui y parviennent encore. La seule lueur d'espoir est ce lien que nos 3 personnages ont tissé avec un animal, seuls semble-t-il capables de protéger les hommes de leur colère et leur égoïsme. Zoomancie est un roman qui se dévore. Tout comme son précédent roman, Adrien Tomas réussit le pari de nous livrer une intrigue aboutie tout en nous proposant des personnages bien dessinés et un cadre d'intrigue convaincant. Le discours est volontairement perturbant avec un message clair : l'humanité en se détachant de ses racines avec la nature et surtout en la détruisant, court à sa perte. Quand bien même l'homme parviendrait à survivre, l'essence même de ce qui nous définit serait perdue. Conclusions glaçantes mais qui font cruellement écho à notre quotidien et qu'on redoute prophétiques… |
Après Mers mortes d’Aurélie Wallenstein, il est de nouveau difficile d’être confronté à l’égoïsme et la barbarie humaine envers le monde animalier. Adrien Tomas signe un roman post apocalyptique abouti et original dont le message fait douloureusement écho aux catastrophes écologiques qui émaillent déjà notre quotidien. Il apporte dans le même temps la "solution" aux conséquences de la voie qu'emprunte l'Humanité en rappelant que c'est notre lien au monde animal et plus largement à la nature qui sera notre planche de survie. Encore faut-il s'en saisir… |