Titre : Le Désert des couleurs
Auteur : Aurélie Wellenstein
Editeur : Editions Scrineo
Nombre de Pages : 339
Date de Parution : 20 mai 2021
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Chaque année, découvrir le nouveau roman d'Aurélie Wellenstein me met en joie. Si l'année dernière, l'autrice nous plongeait dans la ville confinée de Yardam, écrit avant même que nous ne vivions réellement un confinement, Le désert des couleurs est un roman lumineux qui a vu le jour au moment où les évènements récents nous amenaient à chercher à nous évader du quotidien. Loin de la folie contagieuse et destructrice de Yardam, Le Désert des couleurs nous plonge au cœur d'un conte initiatique et humaniste. Dans ce roman, nous découvrons ce qu'il reste de l'humanité : une poignée d'hommes et de femmes qui se terrent à l'abri des parois d'un volcan éteint, au cœur d'un immense désert de sable chatoyant. Ce désert est composé de grains de sable qui constituent l'ensemble des souvenirs de l'humanité à la façon d'un mausolée vivant. Ce désert est d'ailleurs impossible à traverser sans soi-même y perdre peu à peu la mémoire. Pourtant, on prétend qu'une ville a survécu, symbole de tous les espoirs de l'humanité. Depuis des décennies, seuls quelques élus ont la capacité d'explorer les dunes en quête de la cité chimérique : un fils du Marchand de sable et son coéquipier. Pour cet énième essai de traverser du désert afin de trouver la cité où l'humanité pourra s'établir à l'abri de la montée des sables, c'est Kabalraï et sa demi-sœur Irae qui ont été désignés. Si l'un est tourné vers l'avenir, la seconde fuit un passé sombre et la traversée va leur en révéler beaucoup sur eux-mêmes. Dans ce roman, Aurélie Wellenstein explore de nouveau des thématiques qui lui sont chères : la déliquescence de l'humanité, la dualité et l'ambivalence des êtres, l'éco terrorisme et l'espoir qu'un monde meilleur existe. Ce roman est de plus un hommage à nos souvenirs, avec la fois l'idée de se déliter, de s'évanouir en une multitude de souvenirs qui vont constituer un nouveau tout mais aussi la question de la transmission de ces souvenirs et leurs appropriations. C'est l'histoire d'une quête initiatique où l'enjeu est de gagner en découvertes tout en évitant d'y perdre la mémoire. Le chemin de Kabalraï et d'Irae va leur faire croiser de nombreux lieux, des dangers redoutables mais aussi des chimères d'une grande beauté. Les scènes que l'on découvre peuvent être profondément poétiques ou terriblement effrayantes quand elles nous confrontent à notre propre finitude. Irae est une femme au caractère affirmé, qui recèle une part d'ombre. Elle est pleine de colère, orageuse, formant un sérieux contraste avec Kabalraï, qui n'est que générosité et altruisme. Si vous avez l'habitude des récits d'Aurélie Wellenstein, vous savez combien ses romans peuvent être durs et volontairement dérangeants. Certaines thématiques restent difficiles dans Le désert des couleurs mais au final ce roman se veut lumineux et profondément humaniste. Il montre combien l'homme s'acharne à répéter les mêmes erreurs mais pour une fois, l'autrice nous permet un peu d'optimisme à travers la rencontre de belles âmes. |
Clairement, j'aime tellement ce que fait cette autrice que je ne peux que vous conseiller de découvrir ses univers. Le désert des couleurs est sans doute celui avec lequel il est le plus facile de se lancer avec une histoire qui mêle poésie, humanisme et message écologique. |
... Coup de Cœur ...
pour leur confiance