Jacob réalise difficilement que ses amis sont réellement à son époque et sans danger. Ceux-ci lui expliquent avoir visité d'autres boucles grâce au panloopticon. Seul Hugh reste maussade, n'acceptant pas la disparition de Fiona.
Jacob est chargé d'aider ses amis à acquérir un comportement qui ne les fera pas repérer par les gens ordinaires ni par les quelques sépulcres qui ont réussi à fuir.

Le jeune homme reste tiraillé entre sa vie avec ses parents et la vie avec ses amis. Il décide de tout avouer à ses parents en espérant qu'un compromis soit possible mais sa mère et son père le rejettent violemment et Jacob accepte que Miss Peregrine efface leur mémoire.

Jacob, Emma et quelques enfants se rendent dans la demeure du grand-père de Jacob, dans une sorte d'hommage. Millard trouve une trappe dans le sol qui conduit à une cache. Dans le bureau, ils trouvent le journal de mission d'Abe où ils apprennent qu'il récupérait des enfants particuliers pour les cacher dans des boucles.
À leur retour, Miss Peregrine explique avoir créé depuis la maison de Jacob une passerelle vers l'arpent du diable, permettant ainsi à Jacob de mener de front les deux aspects de sa vie.

De retour à l'arpent, Jacob découvre qu'il est devenu célèbre. Chacun des particuliers espère se voir attribuer une mission en lien avec ses aspirations mais ils sont tous déçus quand on leur propose des postes très pragmatiques. A Jacob, il est confié la mission de visiter les autres boucles afin de raconter comment il a tué Carel. Il apprend d'ailleurs que l'estre n'est peut-être pas mort lors de l'effondrement de la boucle.
A l'arpent, Jacob reconnaît l'un des employés du ministère grâce à une photo du journal de son grand-père. L'homme accepte difficilement de se confier à Jacob mais peut toutefois le mettre en contact avec le fameux H cité dans le journal.

Celui-ci leur laisse peu après un message sibyllin où il leur donne rendez-vous dans un restaurant où Jacob et Emma se rendent. Mais à peine arrivés, ils sont attaqués par un creux. Après quelques minutes de bataille, ils parviennent à l'arrêter. H sort alors d'un box et leur affirme qu'ils ont réussi l'épreuve. Il accepte alors de leur raconter son histoire avec Abe. Ce dernier est arrivé aux États-Unis avec son pouvoir affaibli, à une époque où il n'y avait pas de creux. Dans les années 50, lors d'une grande attaque, les ombrunes ont été décimées. C'est par la suite qu'Abe a repris leur travail, ne pouvant laisser les particuliers sans protection.
H leur donne des paquets à remettre comme second test.

Emma et Jacob partent avec Enoch, Millard et Bronwyn. Le premier lieu les conduit à un endroit où quelques particuliers mal intentionnés essayent de les piéger. Ils s'enfuient mais sont suivis par une voiture. Peu après, leur voiture tombe en panne et ils sont obligés de s'arrêter dans une station-service. Un garçon se précipite vers eux et leur dit de ne pas rester à découvert et de le suivre. Il les mène vers un vieil hôtel qui est l'entrée d'une boucle. Le garçon s'appelle Paul et les présente à la responsable de la boucle. Il n'y a plus d'ombrune depuis longtemps et c'est un remontoir de boucle qui vient pour l'entretenir. Mais leur cachette ne tient pas longtemps et les bandits de la route qui les ont suivis s'en prennent aux habitants. Emma et Bronwyn interviennent, neutralisant leurs agresseurs. Jacob découvre que l'un des paquets est à remettre à la responsable de la boucle, la Baronne.

Ceci fait, il leur reste à livrer le second paquet, à remettre au responsable d'une boucle située dans une petite ville d'où est originaire Paul. Celui-ci accepte de les accompagner mais le groupe est obligé d'emprunter la sortie de la boucle qui les ramène dans le passé, l'entrée toujours bloquée par leurs agresseurs. La ségrégation est d'actualité à cette époque et le trajet devient périlleux avec Paul, qui est noir, à leur bord.
Ils gagnent la ville de portail et sa boucle qui a la particularité de changer de place tous les jours. Seuls les médiums peuvent la trouver. La responsable de la boucle, Miss Annie, leur explique qu'à l'époque de l'esclavage, les particuliers étaient redoutés et pourchassés, surtout les ombrunes qui avaient le pouvoir de créer des boucles et de les dissimuler. Elles ont été traquées jusqu'à ce qu'ils ne restent que des semis ombrunes. Les estres sont arrivés dans les années 50 et les particuliers des boucles se sont mis à se craindre.
Ils remettent le paquet à Miss Annie qui en échange leur donne un paquet d'allumettes avec une adresse. Celle-ci les conduit à un drive in où on leur remet un lieu avec un particulier à trouver mais sans leur donner plus d'informations.

L'adresse les amène à un lycée new-yorkais. Ne sachant pas par où débuter, Jacob fait des recherches sur Internet et apprend que le lycée a fait l'objet d'un reportage suite à une étrange panne d'électricité. Jacob et ses amis y voient la marque d'un particulier et se rendent au lycée pour enquêter discrètement. Rapidement, Emma et Jacob sont repérés par deux professeurs qui tentent de les arrêter mais une diversion d'Enoch leur permet de prendre la fuite. Milord revient avec des informations : il a sympathisé avec une jeune fille non voyante, Lilly. Celle-ci est amie avec Noor, la jeune fille responsable de l'étrange incident. Elle a accepté de le revoir dans un café. Tout le monde s'y rend et les particuliers lui expliquent la situation et la nécessité de retrouver Noor. Lilly leur explique à son tour que Noor se cache car des hommes ont essayé de la kidnapper.

Lilly les mène auprès de Noor qui croit difficilement à leur histoire. La jeune fille se révèle capable d'absorber la lumière. Noor n'a toujours pas décidé si elle les croyait ou pas quand ils sont attaqués par des hommes armés. Ils leur échappent difficilement et Bronwyn est grièvement blessée. Ils prennent la fuite par le métro et se dirige vers un hôpital quand ils sont arrêtés par une boutique dont l'odeur les appâte. Ils se retrouvent à manger leurs plats préférés, privés de toute volonté. La patronne les conduits ensuite dans une boucle sans qu'ils ne puissent opposer la moindre résistance.

Ils se réveillent incapables d'agir. Enock attire l'attention de la petite fille dont émane l'étrange don, Frankie. Celle-ci décide de le conserver comme jouet avant de conduite les autres dans un lieu où ils seront mis aux enchères auprès d'autres chefs de gangs. Emma parvient à se dégager de ses liens et menace Frankie, mettant fin aux enchères. Avant de quitter les lieux, Jacob leur révèle que Noor est une jeune particulière qu'ils viennent de trouver. Aussitôt les chefs de gangs les préviennent que c'est un crime de vouloir faire sortir un particulier non répertorié d'un territoire et qu'ils vont en informer un certain Léo.

Le groupe prend aussitôt la fuite sans Enoch, toujours retenu par Frankie. Mais en sortant, ils sont kidnappés par les hommes de main de Leo. Celui-ci les interroge sur leur affiliation avec les autres gangs. Jacob se défend des accusations mais n'est pas cru. Quand il évoque qui était son grand-père, Leo lui apprend qu'Abe était un assassin et qu'il a kidnappé sa sœur Agathe il y a des années sans qu'il ne puisse jamais la retrouver.  Jacob n'a pas le temps de questionner plus Leo : Miss Pérégrine, informée de la situation par Enoch qui est parvenu à s'échapper de l'emprise de Frankie, est venue récupérer ses pupilles.
De retour dans l'arpent, l'ombrune leur apprend que leur action va avoir des répercussions sur le traité de paix qu'elles essayent de faire signer aux différents gangs. Jacob, loin de s'en vouloir, exige qu'ils retournent sauver Noor mais Miss Pérégrine refuse.

Jacob contacte H pour lui demander son aide mais le vieil homme refuse, affirmant qu'il se débrouillera seul. Jacob ne se laisse pas démonter et part aussitôt le rejoindre. Il retrouve sa trace au moment où celui-ci tentait de sauver Noor. Le vieil homme a été touché par plusieurs balles des hommes de Léo et est mourant. Son creux, Horatio, est à ses côtés. Avant de mourir, H lui confie que Noor est importante : elle est l'une des sept annoncé par une prophétie, ce qui explique que des hommes, ceux de l'Organisation, la traquent. Jacob doit la conduire auprès de V, la dernière de leur complice d'action avec Abe. H laisse ensuite son creux lui dévorer les yeux afin de lui permettre de se transformer en Estre. H meurt et le creux leur donne les coordonnées de V avant de prendre la fuite.
Jacob et Noor partent aussitôt, suivant les derniers conseils de H.

Les éditions Nathan ont sorti pour la rentrée une nouvelle collection, la collection "court toujours", qui vise à proposer des textes courts à des adolescents ou jeunes adultes avec un concept génial que j’adorerai voir se généraliser : lorsque vous achetez le roman papier, en téléchargeant gratuitement l‘appli "Nathan live" et en scannant le roman, vous accédez en plus à la version numérique et à la version audio du titre. Quand on est un lecteur tout terrain, pouvoir alterner entre ces différents supports facilite grandement la lecture !

Pour l’instant, il existe 6 titres parus dans cette collection, de 6 auteurs français habitués à écrire pour les adolescents. Ces courts romans/nouvelles sont 6 histoires indépendantes mais recouvrent une thématique similaire : évoquer un évènement qui a radicalement changé le cours de la vie du protagoniste. Chaque auteur traitant le sujet à sa façon, on obtient 6 histoires bien différentes allant du thriller au récit "tranche de vie".

Pour ce qui est du média en lui-même et de son utilisation, l’installation et la découverte de l’application sont faciles à prendre en main. Rien à redire de la version numérique du roman, en revanche sur la partie audio, certains points sont à améliorer. D’un point de vue pratique, il est déjà dommage de ne pouvoir utiliser l’application en arrière-plan sur son téléphone : si on effectue d’autres taches (envoyer des messages, utiliser le GPS …), l’application audio se coupe ! De même, il n'y a pas de signet automatique qui vous permettent de reprendre votre lecture où vous vous étiez arrêtés…
Le second point qui peut être un détail pour certain, c’est que l’on ne peut pas régler la vitesse de lecture. Etant une habituée des livres audio, j’écoute généralement les romans à la vitesse 1,5 voire 1,75 fois la vitesse de lecture de base. Pour des personnes débutant avec cette façon de découvrir un livre, ce rythme sera sans doute très bien. Pour ma part, j’ai abandonné la lecture audio car trop lente à mon goût.

Concernant les récits en eux-mêmes, il y en a pour tous les gouts justement. En revanche, pas sûre que tous s’adressent à des lecteurs à partir de 15 ans, tant par la forme du récit que, parfois, le contenu. Certaines histoires sont vraiment hyper accessibles, tandis que d’autres sont plus cryptiques avec un cadre de l’histoire qu’il faut déduire, l’auteur.ice ne l’exposant pas ou peu. De même certains sujets feront tout de suite écho chez un lecteur adolescent, d’autres, à mon avis, beaucoup moins.

Voici un bref avis sur chacun de ces titres :

Un train file vers Londres avec à son bord Louise et sa mère dont l’esprit se fissure, la faute à la maladie et à de trop nombreux malheurs. La mémoire défaillante de cette femme lui fait croire qu’elle est 20 ans en arrière, du temps où elle était une actrice en pleine ascension, mariée à un célèbre producteur. Afin de préserver sa mère dans sa fragile bulle de bonheur, Louise décide de reconstituer l’univers de sa mère comme il y a 20 ans.

Aux ordres du cœur est une nouvelle qui traite de la maladie, du souvenir et de l’importance de la mémoire, des liens familiaux.
On voit comment la maladie affecte sa mère mais aussi comment Louise en vient à oublier sa propre vie.
Le récit est émouvant et nous interroge sur notre propre finalité. En revanche, je ne suis pas certaine que ce texte soit dans les premiers à proposer à des adolescents peu lecteurs, en raison de la thématique mais surtout d’une fin ouverte qui a de quoi déstabiliser.

Nathan et Ihmed sont amis envers et contre tout depuis la maternelle. Cet été, pour la première fois, ils ont réussi à convaincre leurs parents de partir seuls en vacances. Sac à dos bouclé, camping réservé, blablacar pour les mener sur leur lieu de villégiature, tout est calé pour passer des vacances mémorables.
Eté des premières fois, ce petit roman traite avec justesse de la transition de l’enfance vers l‘âge adulte, du regard que l’on porte sur le monde et qui perd de ses illusions en grandissant.
Il y est également, et surtout, question d’amitié, de racisme, du bonheur et des désillusions des premières expériences.

Cette nouvelle ne déroge pas à la thématique de cette collection et nous narre le virage d’une vie à l’occasion d’un évènement des plus anodins.
Paul est parti de chez lui sans un regard en arrière : cela fait bien longtemps que ses parents se sont désintéressés de ce qu’il vit, et maintenant qu’il est quasi majeur, il est temps qu’il prenne le large. Avec 20€ en poche et une toile de tente, c’est direction le sud en prenant les trains de campagne. En attendant le début de cette nouvelle vie, il n’a qu’un roman trouvé dans une boite à livres, pour passer le temps dans la petite gare où il a échoué en attendant la suite du voyage.

J’avoue m’être beaucoup moins intéressée à ce récit dont j’ai trouvé le sens de l’histoire plus difficile à déchiffrer. C’était la première fois que je lisais cet auteur (donc cela doit être bien différent dans d’autres de ses textes), mais je n’ai pas du tout accroché au langage assez cru des différents protagonistes.

Rosalie est dans le bus quand elle voit une jeune femme se faire harceler par un homme. A la différence des autres passagers qui détournent le regard, Rosalie décide d’agir et de ne pas laisser cette femme seule. Jessica voit l’intervention de Rosalie comme un signe que le destin lui envoie, destin qui l’a bien malmenée depuis sa rupture d’avec Armand. Jessica va immédiatement s’attacher à Rosalie, attachement qui ne va pas tarder à virer à l’obsession…
Changement d’ambiance avec cette histoire qui nous propose un thriller vraiment prenant. La tension s’installe immédiatement et il est difficile de lâcher le roman avant de connaitre la conclusion. Le lecteur perçoit immédiatement la malaisance qui se cache derrière cette amitié envahissante et on est pris par ce récit dynamique qui nous fait nous demander jusqu’où cela va aller.

Anton est interne dans un lycée qualifié de difficile. C’est un adolescent taiseux, plutôt à rester dans l’ombre de ses copains grandes gueules afin qu’on le laisse tranquille. Loin d’être un meneur et pas toujours en accord avec les actions de ses potes, il profite toutefois de leur réputation et se garde bien de dire ce qu’il pense réellement. C’est sous le pseudo de Silent Boy qu’il ose partager sur un forum ce qu’il ressent et notamment la colère qui l’anime, les messages postés l’aidant à se sentir un peu plus authentique chaque jour.
Récit au texte assez cru lui aussi, Silent Boy nous interroge sur l’identité et sur les dictats que nous impose la société, sur le besoin de ne pas sortir du lot afin de ne pas être agressé par la normativité du groupe. Si je n’ai pas forcement accroché dès le début du récit, j’ai trouvé les dernières pages émouvantes et j’ai aimé voir l’évolution de cet adolescent.

Comme un homme est un récit qui parle de vengeance, de la fureur qui pousse un adolescent à traverser une forêt dans le froid, la nuit et la neige, pour protéger sa mère de celui qui l’a blessée.
Récit plus intimiste qui évoque tout autant le besoin de punir mais aussi la capacité à être résilient, c’est un texte que j’ai trouvé bien plus difficile à saisir avec un cadre narratif qui n’est jamais clairement énoncé et une fin ouverte. Il s’agit d’un cliché pris à un instant T sur une nuit qui va remanier la façon de penser d’un adolescent, sans que l’on ait accès à l’avant et à l’après ce qui peut s’avérer déstabilisant.

Titre : Félines

Auteur : Stéphane Servant

Editeur : Éditions Le Rouergue

Nombre de pages : 384

Date de parution : 21 aout 2019

Hashtag PLIB : #ISBN9782812618291