Titre : Yardam
Auteur : Aurélie Wellenstein
Editeur : Editions Scrineo
Nombre de Pages : 480
Date de Parution : 19 mars 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
C'est toujours avec une grande impatience que j'attends les romans d'Aurélie Wellenstein, tant sa plume sombre et ses intrigues qui explorent sans concession les bas-fonds de la pensée humaine ont l'art de me captiver. Tandem qui n'a plus à faire ses preuves, le dessin d'Aurélien Police vient sublimer ce roman, parfait reflet de l'ambiance de ce récit. Dans Yardam, nous nous mettons dans les pas de Kazan, un jeune homme à l'histoire trouble. Quand le récit débute, la ville est aux prises avec une étrange maladie qui transforme les personnes contaminées en des coquilles, des êtres humains dont l'apparence se modifie jusqu'à devenir non identifiable et dont l'esprit se vide, les laissant aussi vide que le qualificatif dont on les affuble le laisse présager. La contagion gagnant en ampleur, les autorités décident de fermer les portes de la ville pour endiguer la propagation. A l'inverse des habitants qui cherchent à fuir cette mise en quarantaine, un couple de médecins se laisse enfermer dans la ville avec pour objectif de trouver un remède. Par un étrange hasard, Kazan se retrouve à être leur guide sans que le couple ne sache que lui-même est atteint de cet étrange mal. Si vous êtes des habitués des récits d'Aurélie Wellenstein, vous savez combien l'autrice sait créer des univers sombres et violents et Yardam ne déroge pas à la règle. L'ambiance est glauque et oppressante dans cette ville en huis-clos où la folie s'empare peu à peu de tout le monde. Et comme l'autrice aime malmener ses lecteurs, c'est aux pensées d'un personnage assez détestable dans lesquels nous nous retrouvons plongés. Ici point de héros, juste des Hommes avec des destins difficiles, aux comportements souvent égoïstes, avides de pouvoirs. De temps en temps brille une petite pointe d'humanité, bien vite étouffée. N'attendez donc pas un récit qui vous réconcilie avec l'humanité car c'est aux comportements les plus noirs que vous allez vous frotter ! Le texte est clairement pour un public averti car on y trouve des scènes de sexe, de viol, et autre violence. Le traitement que fait l'autrice de la folie est hyper intéressant notamment quand elle nous plonge dans la psyché des personnes atteintes. On découvre également comment une autre forme de folie générée par la peur peut déboucher sur des comportements collectifs barbares et aberrants. Toutes ces facettes sont extrêmement bien analysées et dépeintes et ne nous laisse pas indifférents, loin de là ! Avec un pitch de départ aussi prometteur et une écriture toujours aussi efficace, il y avait de quoi être complètement séduite par cette histoire. Là où le bât blesse, c'est au niveau de l'intrigue qui malheureusement m'a donné le sentiment de tourner en rond, à l'image de ces personnages coincés entre les murs de Yardam comme des rats dans une cage. J'ai eu le sentiment que le récit souffrait de quelques longueurs qui ont entaché mon intérêt et m'ont fait perdre le sens de cette "quête". La fin apporte son lot de réponses (mais pas toutes !). Pour ma part cela ne me dérange absolument pas de rester avec certaines hypothèses mais si vous êtes un lecteur qui aime avoir toutes les réponses, une petite frustration pourrait poindre avec la conclusion de cette histoire. |
Yardam n'est pas mon roman préféré d'Aurélie Wellenstein (il faut dire que Le Dieu Oiseau me semble indétrônable !). J'ai adoré retrouver la noirceur des univers de l'autrice, sa conception d'une folie sexuellement transmissible et la plongée dans les méandres des plus sombres comportements humains, mais je reste déçue par le rythme de ce récit que j'attendais plus punchy. Pour autant je ne peux que vous recommander de découvrir cette autrice à la plume incroyable. |
... Bien mais j'attendais plus ...
pour leur confiance