Titre : Je suis fille de rage
Auteur : Jean-Laurent Del Socorro
Editeur : ActuSF
Nombre de pages : 536
Date de parution : 12 octobre 2019
Hashtag PLIB : #ISBN9782366294774
Mon Avis (garanti sans spoilers) :
Après les très bonnes lectures de Royaume de vents et de colères et de Boudicca, j'étais très curieuse de découvrir un nouveau roman de Jean Laurent Del Soccoro. A chaque fois, j'ai adoré comment l'auteur parvenait à mêler la fiction et l'historique, le tout mâtiné d'une pointe de fantastique. Et puis, il faut bien avouer que cette édition hardback des éditions Actusf est juste splendide ! Bref ! d'excellents ingrédients qui ne m'ont pas du tout laissé imaginer que j'allais abandonner cette lecture à seulement un tiers du roman… Dans Je suis fille de rage, Jean-Laurent Del Soccoro s'attaque à un projet de vaste ampleur puisque ce récit n'est rien de moins que la synthèse de la guerre de sécession qui a vu les états des Etats-Unis se déchirer autour de la question de l'esclavagisme. S'attaquant au sujet en voulant aborder les points de vue des deux clans, l'auteur rassemble une multitude de personnages, certains réels, d'autres fictifs, pour incarner les différents courants de pensée qui traversent la population américaine. Pour aider le lecteur à s'y repérer, l'auteur a mis en œuvre un ingénieux système expliqué en début de roman, pour situer dans quel clan se situe le narrateur du chapitre que l'on découvre. Les chapitres sont courts, donnant beaucoup de dynamisme à la lecture. Je n'ai aucune expertise au niveau de l'histoire américaine mais le travail documentaire réalisé pour ce roman, me semble faramineux et vraiment exhaustif. Vous allez me dire comment avec autant de qualités j'en suis venue à stopper ma lecture ? La première raison tient justement au trop grand nombre de personnages. Je suis rarement gênée par ce choix narratif mais là, il faut avouer que je me suis retrouvée noyée sous le nombre. Malgré l'ingéniosité du code pensé par l'auteur pour se repérer, je n'arrivais pas à suivre qui était qui et quels étaient du coup les attentes et les enjeux pour ce personnage. Le second point tient aux circonstances de ma lecture : en tant que finaliste du PLIB, ce roman doit appartenir au champ des littératures de l'imaginaire. Alors oui, le personnage du président Lincoln s'adresse en permanence à une incarnation de la mort, faisant le décompte des morts que ses décisions vont engendrer, mais à aucun moment la mort ne s'incarne réellement et ne devient un personnage à part entière. Il s'agit plutôt d'une métaphore du débat interne qui se joue dans l'esprit du président américain. Je n'ai donc jamais eu le sentiment de lire un roman qui répondait aux critères attendus pour le PLIB, ce qui m'a à la fois sortie de ma lecture et m'a fait m'interroger sur le sens de poursuivre cette lecture, dans ce cadre bien précis. |
Il n'en reste pas moins que ce roman historique, est un très bon roman pour celui qui souhaite en apprendre plus sur la guerre de sécession, à travers un récit qui se veut dynamique, accessible, reflet d'un immense travail de synthèse. Ce n'était juste pas le roman que j'attendais, notamment dans le contexte du PLIB. |