
Titre : Guilty #l'affaire Diego Abrio
Auteur : Jean-Christophe Tixier
Editeur : Editions Rageot
Nombre de Pages : 243
Date de Parution : 12 mai 2021
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
S'il est un sujet qui crée des dissensions dans une société, c'est bien celui de la peine de mort. Dans Guilty #l'affaire Diego Abrio, Jean Christophe Tixier, habitué des thrillers ado, interroge le lecteur sur cette thématique avec un récit qui fait froid dans le dos ! Dans un futur proche, la législation concernant les condamnations a évolué avec la promulgation de la loi sur le relâchement. Au bout de 3 ans d'emprisonnement, tout détenu qui a recueilli plus de 3 millions de vote est relâché. Ne croyez pas pour autant que sa peine soit écourtée, bien au contraire... Ces relâchés tombent sous le coup de la justice populaire. Et c'est quoi la justice populaire ? C'est tout simplement le droit donné à chaque individu de rendre sa propre justice sur le condamné. Celui-ci est pisté à l'aide d'une application qui donne sa localisation chaque jour à 19h, donne des infos en temps réels s'il a été aperçu ou s'il a été exécuté… Diego Abrio 22 ans tombe sous le coup de ce changement de peine au moment où nous démarrons ce roman. Le crime qu'il a commis nous est dévoilé au fil de sa fuite, à travers des notes de son audition puis de son procès. La question n'est pas tant de savoir s'il est coupable ou pas, les propos de l'auteur nous poussant plutôt à réfléchir sur la "juste" condamnation face à un crime, peine qui ne sera jamais la bonne en fonction de si l'on se place du point de vue du condamné, de ses proches, ou bien du côté de sa victime. Ce roman au rythme effréné pousse le lecteur dans ses retranchements avec ces nombreuses thématiques morales et éthiques. Il fait réfléchir sur la violence inhérente à la nature humaine, bridée par les conventions sociétales. Mais qu'en est-il quand l'état lui-même promet l'impunité pour les violences et les crimes commis contre ces condamnés ? Le roman nous bouscule, nous poussant à réfléchir sur le sens d'une condamnation, sur la question d'un possible pardon quand des vies sont brisées, sur l'émotion que suscite une mort et si cette émotion doit interférer dans le choix de la condamnation. Il interroge également sur les effets de groupe, le dédouanement des conséquences individuelles que cela engendre. On retrouve la fameuse expérience sociologique de Milgram, modernisé avec l'importance des réseaux sociaux et l'anonymat que cela offre. On sent que les affirmations de certains valident les passages à l'acte d'autres et réciproquement.
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... Bonne Lecture ...
pour leur confiance