Titre : Jusqu'au dernier
Auteur : Finbar Hawkins
Editeur : Editions Casterman
Nombre de Pages : 336
Date de Parution : 02 juin 2021
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Situé dans l'Angleterre du 17ème siècle pendant les guerres civiles anglaises, Jusqu'au dernier nous embarque dans une histoire sombre où la vengeance est le maitre mot. Autour d'une scène d'ouverture particulièrement violente, nous faisons la rencontre d'Evie, une jeune fille qui rejette tout lien avec la sorcellerie bien que fille d'une guérisseuse. Témoin du meurtre sordide de sa mère par des chasseurs de sorcières, Evie jure de se venger de chaque homme impliqué dans cet assassinat. Ayant promis à sa mère de veiller sur sa petite sœur Dill, elle ne peut toutefois entrainer la fillette dans une vendetta, et la confie au clan de sa mère avant de commencer sa traque. Tandis que sa soif de faire couler le sang grandit, les chasseurs eux comptent bien la trouver et lui réserver le même sort qu'à sa mère. Evie sera-t-elle la chasseuse victorieuse ou bien la proie ? Pour avoir déjà lu des récits qui traitent du traitement horrible réservé aux femmes accusées de sorcellerie, je m'attendais à une histoire qui allait tout autant me bouleverser que me révolter. Et j'ai été la première déçue à ne pas parvenir à m'intéresser au sort d'Evie… Toute l'histoire est basée sur la vengeance et je pensais assister à une traque mortelle, à l'élaboration de stratégies pour assassiner un à un les meurtriers. Mais je n'ai rien lu de tout cela. Il s'avère qu'Evie n'a aucun plan, seulement sa fureur et la pierre d'oracles de sa mère pour parvenir à ses fins. Avec l'aide de personnes rencontrées sur son chemin, et dont elle gagne le soutien avec une rapidité assez déroutante, Evie est seulement portée par son obsession de tuer les chasseurs, se remettant au hasard pour accomplir sa vengeance. Les événements de Jusqu'au dernier sont assez sombres et dérangeants avec des assassinats sauvages, des enlèvements d'enfants et de femmes, des accusations infondées de sorcellerie empreint d'une profonde misogynie. Des thématiques qui ont de quoi provoquer de violentes réactions chez le lecteur, et pourtant j'ai trouvé que le roman manquait cruellement d'émotion. On perçoit les intentions de l'autrice qui a voulu mettre en avant les liens qui unissent les femmes, ce qui fait qu'Evie trouve du renfort partout sans connaître les personnes qu'elle rencontre, laissant jouer la sororité. Mais si les ingrédients sont là, il manquait une sorte de liant à cette histoire. Ce qui déroute également, c'est que le texte ne parvient pas réellement à trouver un ancrage franc dans un genre littéraire, oscillant entre le récit historique et fantastique. Le récit prend aussi parfois l'allure d'un conte, en empruntant certains schémas et facilités scénaristiques, sans que l'on ne retrouve toutefois les éléments que l'on attend généralement en retour, à savoir une voie d'apprentissage et de développement des personnages et l'émergence d'une morale. Même constat du côté du cadre historique qui demeure flou. On nous parle de la guerre, de l'implication des sorcières dans la mise à mal de la position du roi mais sans que tout ceci ne soit véritablement expliqué. La faute à des descriptions trop sommaires qui empêchent d'ancrer véritablement l'histoire. Et puis il y a le personnage d'Evie qui est loin d'être un personnage attachant. L'autrice nous la présente comme un personnage plein de colère envers tous, notamment envers sa petite sœur. Elle est égocentrique et jalouse, pleine de ressentiment, imprudente et la plupart du temps irréfléchie. Difficile dans ces conditions de s'attacher à son sort, quand bien même ce qu'elle a vécu est horrible. |
Vous l'aurez compris, Jusqu'au dernier aura été une déception. Pourtant bien séduite par la noirceur et la violence du début du récit, je me suis rapidement retrouvée face à un texte dénué d'émotion et à la construction maladroite. Un texte qui ne me restera malheureusement pas longtemps en mémoire. |
... Déception ...
pour leur confiance