
Titre : Les Cendres du Serpent-Monde
Auteur : Marine Sivan
Editeur : Editions Scrineo
Nombre de Pages : 321
Date de Parution : 28 janvier 2021
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
La quatrième de couverture, combinée à une illustration de toute beauté, ont immédiatement attiré mon œil sur l'une des premières sorties de l'année des Editions Scrineo, Les Cendres du Serpent-Monde, premier roman de Marine Sivan. Dans ce roman, nous nous lançons aux côtés d'Erik, un homme baroudeur, enchainant les petites combines pour survivre. Le type de gars pas toujours fiable, à toujours choisir l'option qui va le fourrer dans une situation encore pire que la précédente. Cette fois, il doit gros à l'un des patrons de la pègre de l'ile et sait que ses heures sont comptées s'il ne trouve pas de solution. Alors quand un scientifique royal lui fait une offre généreuse pour être leur guide à son fils et lui, dans la redoutable jungle qui couvre l'ile, Erik n'y regarde pas à deux fois. Surtout quand on lui offre sur un plateau l'occasion de plumer un homme riche pour le conduire sur les traces des Natii, le premier peuple de l'ile. Mais comme dans beaucoup d'occasions dans sa vie, son flair lui fait défaut… Seulement, quand il le réalise, il est trop enfoncé dans la jungle et dans les dangers pour pouvoir échapper aux véritables intentions de son employeur… En lisant la quatrième de couverture, je m'étais mis pas mal d'attentes en tête, basées pour la plupart, il faut être honnête, sur mes projections et pas vraiment sur ce qui était annoncé dans le résumé. Ainsi, je m'étais imaginé un univers de fantaisy beaucoup plus exploité, avec au centre de celui-ci, le peule Natii. J'attendais même une part de magie liées aux croyances de ces habitants, peut être également à un mystère autour de fouilles de temples de ce peuple ancien… Bref ! Un petit côté Indiana Johns si on y regarde de plus près… Si vous avez la même imagination débordante que moi, sachez qu'il n'en est rien ! L'autrice a pris une direction bien différente, axant son sujet sur la survie dans une jungle terriblement hostile, le chemin de rédemption de personnages qui n'ont pas toujours fait les bons choix dans leur vie ou ne se sont pas toujours bien comportés. Il est également question d'une réflexion, par le biais de ce peuple imaginaire, sur le colonialisme et du respect (ou pas) des tribus natives. Tout d'abord, il faut savoir que l'univers de fantaisy n'est pas au premier plan, car si le peuple des Natii et l'ile de Cahor n'existent pas, ce sont les seuls aspects empruntés à un univers imaginaire, tout le reste pouvant bien relever de la réalité telle qu'on la découvre dans une œuvre réaliste historique. On est donc bien loin de ce que j'avais imaginé, ce qui m'a sans doute gênée pour entrer véritablement dans cette lecture. Pourtant, l'écriture de Marine Sivan nous plonge immédiatement dans une ambiance bien établie et on ressort de cette lecture avec le sentiment d'avoir cheminé aux côtés des personnages dans la jungle moite, hostile, où chaque mouvement demande un effort, nous fait ruisseler. On imagine parfaitement les vêtements qui collent au corps et les dangers qui peuvent survenir à n'importe quel moment. L'autrice a choisi de placer beaucoup d'argot dans la bouche du narrateur, Erik. Si c'est un procédé qui fonctionne pour donner une présence incarnée à un personnage, ce n'est pas forcement ce que j'apprécie en tant que lectrice car cela me demande un effort de compréhension qui a tendance à me faire sortir de l'histoire. Bien évidemment, cela est fait pour donner de la consistance à notre personnage principal et cela fonctionne. On a très vite en tête l'image de cet homme désabusé, pour qui la vie n'a jamais été tendre, et qui n'est pas réputé pour agir avec délicatesse et finesse ! A cette image, les personnages sont dépeints avec beaucoup de relief, loin d'être une caricature, ce qui leur donne du réalisme. Les deux meneurs de l'expédition ont plus une allure d'anti héros, tous les deux ayant commis des actes qui témoignent de leur lâcheté ou de leur égoïsme, et il est difficile de s'attacher à eux de ce fait. On assiste à un périple qui prend peu à peu la forme d'un chemin de rédemption, mettant à jour la nature profonde des personnages, les obligeant à mettre de coté leurs réactions égoïstes premières. A leurs yeux, comme du notre, on réalise que ces personnages sont capables d'une certaine forme de courage quand, auparavant, ils étaient souvent perdus, choisissant la voie la plus facile ou la plus égoïste. |
Les Cendres du Serpent-Monde aura été une lecture en demi-teinte. Pris un à un, j'ai apprécié les choix de l'autrice : une écriture immersive, des personnages réalistes, loin d'être parfaits mais qui vont tenter d'être meilleurs, des choix de thématiques engagées, une réflexion sur les comportements humains, une narration basée sur la survie en milieu hostile. Pour autant, il m'a manqué l'attachement aux personnages et surtout, réussir à mettre de côté ce que j'avais projeté de cette histoire, pour complètement l'apprécier. C'est typiquement le genre de roman où seule l'expérience de lecture (ou les éléments que j'ai abordés auparavant) vous permettra de savoir si cette histoire est faite pour vous. |
... Assez Bonne Lecture...
pour leur confiance