
Titre : Un été avec Albert
Auteur : Marie Pavlenko
Editeur : Editions Flammarion
Nombre de Pages : 212
Date de Parution : 5 mai 2021
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Quel plaisir de retrouver l'écriture de Marie Pavlenko autour de ce roman jeunesse qui aborde des thématiques chères à l'autrice, que l'on pouvait déjà découvrir dans ses derniers romans (Et le désert disparaitra, Elle est le vent furieux) avec une intention écologique évidente. On retrouve d'ailleurs cet engagement à travers les choix éditoriaux, avec un roman non pelliculé, imprimé avec de l'encre végétal sur du papier issu de programme d'exploitation contrôlé des forêts. Un été avec Albert c'est l'histoire de Soledad. Alors qu'elle devrait profiter de ses vacances avec ses amis, le bac en poche, la jeune fille s'est finalement résolue à passer ses vacances auprès de sa grand-mère. Il faut dire qu'entre le divorce de ses parents dont son père ne parvient pas à se remettre et la mort il y a quelques mois de son grand-père, Soledad sait qu'il est important qu'ils se serrent les coudes. Malgré ses bonnes intentions, ce n'est pourtant pas de gaité de cœur que la jeune fille s'apprête à passer plusieurs semaines loin de tout, au rythme régulier des journées passées dans le jardin. Mais ce quotidien simple et routinier ne tarde pas à être bouleversé par la présence d'un rôdeur qui sillonne la montagne et s'attaque aux animaux. Si Soledad est angoissée à l'idée de cette menace, sa grand-mère semble plutôt sereine, assurant qu'Albert, l'immense chêne qui pousse dans la cour, sera leur gardien… Un été avec Albert est avant tout un récit d'ambiance, un texte qui met en exergue la confrontation de deux mondes, celui de la jeunesse et l'envie furieuse de vivre, découvrir, tracer sa propre voie, et à l'opposé, le crépuscule de la vie avec cette force tranquille acquise au fil des ans et de l'expérience mais aussi son lot de pertes. Il flotte un sentiment de nostalgie porté par la résurgence des souvenirs des vacances passées dans cette maison, des doux moments d'enfance où avec un rien, on est capable de se construire un univers, ce temps à partager des gestes du quotidiens avec ses grands-parents, sans se douter que des années plus tard, ils n'auraient plus la même saveur. Ce roman est également une plongée nostalgique dans le bonheur rural simple : le plaisir de cueillir ses légumes après des semaines de travail patient, le goût des bonnes choses, des étés à faire les cueillettes et tout mettre en conserve pour préparer l'hiver. On retrouve comme dans Et le désert disparaitra, l'importance du lien avec la nature, lien qui s'incarne autour d'un arbre, et de son rôle de protecteur. Un été avec Albert est un récit doux et lent qui prend pourtant une tournure assez inattendue avec l'intrusion de cette violence envers les animaux dans cet environnement bucolique. La quatrième de couverture ne m'avait pas préparé à cela, m'étant plutôt imaginé une histoire qui traiterait de relations familiales, de deuil, de nostalgie, de transmission, d'amour filial, du retour aux racines, mais pas du tout à un thriller avec un psychopathe qui sillonne les pentes de ce petit village des Pyrénées. Et je pense que c'est cet écart de plus en plus important entre mes attentes et ce que je que découvrais qui m'a fait passer partiellement à côté de cette histoire. Je ne suis pas parvenue durant ma lecture à dépasser ces attentes et j'ai donc été désappointée par la tournure que prenait l'intrigue malgré la justesse de la plume de l'autrice. Je pense que si vous vous laissez embarquer par ce pan de l'intrigue, votre ressenti de lecture sera meilleur que le mien. Attention toutefois, si vous êtes très sensible aux scènes où on est confronté à la cruauté animale, sachez que certaines scènes sont assez éprouvantes. |
Un été avec Albert est un récit doux et lent, intimiste, qui mêle à la fois récit nostalgique, bucolique, mais laisse une part importante au thriller. Un récit que j'imaginais différent, ce qui peut expliquer ma petite déception, malgré ma joie de retrouver l'écriture de Marie Pavlenko et son évident amour pour les plaisirs d'une vie simple et authentique. |
... Lecture mitigée ...
pour leur confiance