
Titre : 1,2,3 Nous irons au bois
Auteur : Philip Le Roy
Editeur : Editions Rageot
Nombre de Pages : 409
Date de Parution : 01 juillet 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Après avoir frissonné lors de la lecture de Dans la maison, j'avais hâte de découvrir 1,2,3 Nous irons au bois, où l'auteur reprend la recette de son précédent roman : une bande d'adolescents réunis pour se faire peur et faire trembler le lecteur à leurs côtés. Dans ce roman, Philip Roy nous place aux côtés de Fanny, adepte de l'humour en toute situation, qui, a tout juste 18 ans, le bac fraichement en poche, décide de candidater à un jeu dont elle a découvert l'existence sur internet. Ne reviens pas ! propose à 10 candidats de tenter de remporter 10000€ et de pouvoir tourner leur propre film à une condition : surmonter ses peurs afin d'être le dernier à rester dans une forêt réputée hantée. Fan de cinéma, Fanny est persuadée de connaitre toutes les ficelles que la production mettra en œuvre pour les effrayer et est enthousiaste quand elle apprend qu'elle a décroché sa place. A l'instar des autres candidats qu'elle n'a pas rencontrés, coupée de tout réseau, Fanny est larguée seule au milieu des bois. Mais à peine la partie entamée, cette séance au cœur de la forêt va rapidement déraper et la jeune fille ne va pas tarder à découvrir que ce jeu est bien plus qu'il n'y parait, et sans doute bien plus dangereux. 1,2,3 Nous irons au bois est un roman entrainant, qui se dévore le temps d'une soirée. Grâce à une patte cinématographique indéniable, ce roman, avec ses descriptions efficaces qui nous plongent immédiatement dans l'ambiance sombre et oppressante de cette forêt, et ses nombreux dialogues au phrasé très oral, nous propose une lecture dynamique et addictive. On retrouve les passions de l'auteur, passions qui avaient déjà fait le lit de l'intrigue de Dans la maison : la passion du cinéma, l'instillation progressive de la peur dans un groupe d'adolescents et un jeu autour des codes du film d'horreur. Si certains ressorts sont les mêmes que dans son précédent roman, l'histoire s'avère tout de même efficace. Sans véritablement avoir peur, on se retrouve pris dans cette ambiance qui joue sur la malaisance plus que l'horreur, en essayant de démêler ce qui relève du jeu, de la manipulation ou du véritable dérapage. On découvre peu à peu que l'histoire est plus complexe qu'il n'y parait et les sujets d'arrière-plan se dévoilent peu à peu, apportant un autre relief à l'intrigue. Avec une dizaine de personnages, il est évident que ceux-ci ne peuvent pas être très fouillés, l'auteur préférant s'appesantir sur ce qu'ils sont censés incarner (la brute épaisse, la jeune fille écervelée…), pour se jouer de ces stéréotypes et s'attarder plus longuement sur les interactions de groupe. L'auteur évoque avec ses personnages, les motivations qui poussent un groupe à s'unir, ses forces, ses faiblesses, ce que la cohésion du groupe permet d'accomplir comme belles actions mais aussi comme actes lâches, et ce qu'il advient de ceux qui ne rentrent pas dans le moule du groupe. |
Si 1,2,3 nous irons au bois n'est pas un roman qui vous fera hurler de terreur, tout comme les ressorts narratifs ne vous seront pas inconnus si vous avez lu Dans la maison, il s'agit d'un roman efficace qui joue sur la malaisance et les codes du cinéma horrifique pour faire réfléchir le lecteur sur les dynamiques de groupe et ses aspects les plus sombres. Un roman sans prise de tête, impeccable pour l'été ! |
... Bonne Lecture ...
pour leur confiance