Titre : Alana et l'enfant vampire
Auteur : Cordélia
Editeur : Editions Scrineo
Nombre de Pages : 216
Date de Parution : 18 juin 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
De l'importance de la représentativité en littérature jeunesse… Alana et l'enfant vampire est le premier roman de Cordelia, déjà connue de la communauté booktube à travers sa chaine Mx Cordelia, mais aussi jeune écrivaine très engagée sur les questions LGBT+. Alana est une jeune adolescente qui vit dans une famille un peu particulière puisque tous ses membres appartiennent au groupe très secret des Médiateurs, ces personnes en charge des relations entre les humains et les vampires. Alana a toujours vu ses parents ainsi que sa grand-mère embarqués dans de secrètes missions à travers la France et ne rêve que de devenir à son tour médiatrice. Mais les douleurs qu'elle ressent perpétuellement aux moindres efforts physiques semblent altérer la confiance que ses parents lui accordent et compromettre ce rêve. Alana voit bien que sa sœur ainée correspond bien plus à leurs attentes et souffre de ne pas se sentir à la hauteur. Alors quand son ami.e Oli lui propose d'enquêter sur leur nouveau camarade Joao car elle est persuadée qu'il s'agit d'un vampire, Alana n'hésite pas à se saisir de cette occasion pour faire ses preuves. Alana et l'enfant vampire est un roman jeunesse dans lequel on plonge très facilement. Les codes de cet univers, s'ils ne surprendront pas les amateurs d'Anne Rice ou de bit-lit, sont très faciles à comprendre, tout comme la partie investigations qui s'avère classique mais cohérente. Le vrai plus de cette histoire et son originalité, est la volonté de l'autrice d'introduire des thèmes que l'on voit rarement (jamais ?) en littérature jeunesse. L'un de ces points est qu'Alana souffre de douleurs chroniques. Ceci est vu par les adultes comme une faiblesse de sa part, voire comme de la fainéantise. Alana se sent très seule dans cette situation et s'interroge en permanence sur ce qui n'est pas "normal" chez elle, souffrant de ne pouvoir faire comme les autres, d'être la risée voire le souffre-douleur des professeurs de sport. Même si le terme de handicap invisible n'est pas énoncé comme tel, l'autrice met en lumière combien cela est une véritable souffrance psychique (en plus de la douleur physique) et un handicap pour s'intégrer, surtout quand ce handicap n'est pas reconnu. Le second point s'incarne autour du personnage d'Oli, le.a meilleur.e ami.e d'Alana. A travers des mots simples, Oli explique à ses amis ne pas se reconnaitre plus dans un genre que dans l'autre. Pas plus le sentiment d'être une femme qu'un homme, elle se reconnait pleinement dans un genre neutre, un entre-deux. Volonté d'affirmé une identité non binaire, l'autrice adopte le pronom iel pour parler d'Oli. Une petite note en bas de page explique ce terme et ce qu'il sous-tend. L'autrice joint d'ailleurs en post face des liens pour ceux qui se sont reconnus dans ces ressentis ou qui, tout simplement, souhaitent en découvrir plus sur ce sujet. |
Alana et l'enfant vampire est un roman jeunesse classique dans sa dimension fantastique mais complètement original dans sa volonté d'aborder la notion de handicap invisible ainsi que la notion de non binarité. Ce roman illustre parfaitement la nécessité de trouver de la représentativité et de la diversité dans ses lectures, surtout chez les jeunes lecteurs, à la fois car ils peuvent se reconnaitre dans ces questionnements mais, aussi et surtout, pour avoir de quoi étayer leur ouverture d'esprit. |
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