CELLE QUI MARCHE LA NUIT
Auteur : Delphine Bertholon
Éditeur : Albin Michel - Collection Wiz
Nombre de Pages : 240
Date de Parution : 30 janvier 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Il y a quelques jours j'ai découvert un peu par hasard l'un des derniers titres paru aux éditions Albin-Michel dans la collection Wiz. Comme souvent, c'est d'abord la magnifique couverture qui m'a attirée, et la quatrième de couverture a fini de me convaincre. J'adore les récits d'épouvante jeunesse, (et uniquement jeunesse, je précise, car je suis facilement impressionnable dans une fiction) et cette histoire de fantôme et de maison hantée avait tout pour me plaire. Malo est un adolescent de 15 ans, parisien pure souche, dont la vie est rythmée par les cours, le skate board, les jeux vidéo et les sorties avec son meilleur pote. Le jeune garçon s'entend bien avec son père, sa belle-mère et sa jeune demi-sœur. Cette vie lui convient parfaitement et il aurait bien continué ainsi sans rien y changer. C'était sans compter sur les envies de renouveau à la campagne de sa belle-mère. Quand le couple trouve enfin la maison de leurs rêves dans le sud de la France, Malo les suit la mort dans l'âme. Son moral descend encore d'un cran quand il réalise que la maison "idéale" est très isolée et nécessite de nombreux travaux. Ses parents, enthousiastes, sont happés par leur nouveau rôle d'architectes d'intérieurs et ne semblent pas voir que la petite sœur de Malo est de plus en plus étrange, s'étant même inventée une amie imaginaire. Quand certains éléments donnent à penser que l'amie imaginaire de Jeanne est bien réelle, Malo décide de mener l'enquête afin de découvrir le passé et les secrets de cette maison. Comme dans tout récit court, l'histoire démarre immédiatement. Dès son arrivée dans la nouvelle maison, Malo perçoit un mal-être et ne parvient pas à partager l'enthousiasme général. Ses différentes explorations dans la maison et ses alentours ne font que renforcer ses appréhensions, d'autant que ses parents semblent aveugles aux changements de comportements et bizarrerie de sa sœur. Le lecteur se laisse gagner rapidement par cette ambiance angoissante et se plait à imaginer toutes sortes d'hypothèses au fil des investigations du jeune homme. Malo est plein de bon sens et se pose les bonnes questions (celles que nous nous serions sans doute posées), se demandant si ses ressentis et ses observations ne sont pas dues aux chamboulements du déménagement. C'est un personnage très réaliste qui oscille entre des craintes légitimes et son envie de protéger sa petite sœur, nous le rendant très rapidement attachant. Si la maison isolée et abandonnée depuis des années est un classique dans la littérature de l'épouvante, l'autrice a joué la carte de l'originalité en plaçant son histoire dans le sud, sous un soleil de plomb. Pas de pluie, de pénombre permanente traditionnelles mais pour autant, l'ambiance est tout aussi oppressante : pas besoin d'être dans un manoir perdu sur la Lande pour héberger un fantôme dans son placard ! Le récit n'effrayera pas un adulte mais a largement de quoi impressionner des lecteurs plus jeunes. Le déroulé de l'intrigue est finement mené et nous conduit à une fin des plus glaçantes. Dernier point, je me suis complètement retrouvée dans les références pop et geek de l'autrice. Que ce soient celles de Malo ou de son père, j'ai aimé les références musicales ou cinématographiques, l'humour parfois décalé des personnages. Malo est conscient que ses impressions sont dignes de films d'horreur et n'hésite pas à y faire référence, renforçant notre sentiment de familiarité avec ce garçon. Celle qui marche la nuit est un bon récit d'épouvante jeunesse. L'autrice propose une intrigue prenante qui suit les codes du genre mais sait aussi en jouer. On se laisse facilement prendre dans ce récit auprès d'un personnage principal très attachant dont les références geeks ne pourront que séduire. |