Titre : Eve of Man T.1
Auteur : Giovanna & Tom Fletcher
Editeur : Editions Milan
Nombre de Pages : 436
Date de Parution : 19 février 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Giovanna et Tom Fletcher sont extrêmement connus en Angleterre, multipliant à eux deux les casquettes : acteur, présentateur, youtuber, auteur, chanteur… Leur renommée est moindre en France mais s'il s'agit du premier roman traduit de Giovanna Fletcher, Tom Fletcher ne nous est pas inconnu, certains de ses romans jeunesse ayant déjà remporté un joli succès. Pour la première fois, ils écrivent ensemble et ce premier tome d'une trilogie arrive chez nous après un très bon accueil lors de sa sortie VO. Eve of man décrit un futur où une forme particulière d’infertilité frappe l’humanité puisque seules les grossesses de bébés garçons arrivent à terme tandis que les bébés filles succombent lors de fausses couches prématurées. Malgré les nombreuses recherches scientifiques, en 50 ans, il n’est né aucune fille à travers le monde, hormis un unique bébé il y a 16 ans, Eve. Cette vie, seul espoir pour la survie de l’Homme, est précieuse et Eve vit protégée au sommet d’une tour gigantesque dans un Londres dévasté par les catastrophes climatiques. Dans un monde détruit par l’homme, elle grandit protégée dans un dôme conçu comme un lieu paradisiaque, sans savoir la réalité de l'état du reste du monde, entourée de quelques femmes désormais très âgées, qui lui tiennent lieu de mères. Sa seule compagnie est une jeune fille de son âge Holly, un hologramme très réaliste qui lui tient lieu de confidente, incarnée par plusieurs jeunes hommes dont Bram dont nous suivons alternativement le point de vue avec celui d'Eve. Lorsque nous débutons ce roman, Eve vient de fêter ses 16 ans, âge où elle va débuter les rencontres avec les Potentiels, ces quelques jeunes hommes triés sur le volet dont l’un sera le futur père de ses enfants. Cet évènement, s’il est source d’espoir, n’est pas vu d’un bon œil par tous et les enjeux qui entourent l'existence de cette dernière jeune femme sont à leur paroxysme. Vous l'avez compris, ce roman mêle de nombreux éléments hyper prometteurs : un monde post apocalyptique, une société dystopique et un questionnement sur la place de la Femme dans un monde où elle est en voie de disparition. Cette incapacité à concevoir des filles entrainent deux conséquences : l’extinction programmée de l’humanité mais également un sentiment oppressant que les femmes sont en danger sous le coup des pulsions des hommes. Certaines d’entre elles vivent d’ailleurs dans des sanctuaires pour échapper à ces dangers. L'homme est perçu comme menaçant et les femmes encore en vie sont malheureusement évincées de cette société mourante. L’écriture de ce roman est extrêmement fluide et dynamique. L’action est omniprésente et l’alternance des chapitres selon les points de vue d’Eve et de Bram renforce cette sensation de dynamisme. Les faits évoluent rapidement sans sensation d’ennui pour le lecteur. La contrepartie est que certains évènements se résolvent bien trop facilement, notamment du côté de Bram, où un peu plus d’adversité aurait rajouté de la tension dans la narration. Les personnages principaux sont assez classiques mais sont suffisamment attachants pour qu’on ait plaisir à les suivre. Même la romance, bien qu'elle ait un côté très naïf, s’intègre bien dans l’intrigue. L’arrière-plan de cette dystopie est exposé à travers les réflexions des personnages sur les croyances qu’on leur a toujours inculquées mais se révèle malheureusement peu étoffé dans ce premier tome. J’avoue que j’attendais plus de développement sur les chemins qu’a emprunté l’humanité pour arriver au stade où nous la découvrons. Seule la situation de Londres est évoquée et l’on reste totalement ignorant de comment les choses ont tourné dans les autres pays. Il en est de même sur les perspectives de réflexions que le roman se propose d’aborder autour de la disparition des femmes. La vision mise en avant est une modification de l’image des femmes qui ne sont plus vues que comme des "vaisseaux" à même de concevoir ou non des filles. Cette image aurait gagné à être plus affinée pour gagner en puissance et véritablement nous faire frémir. |
Eve of man est une très bonne façon de se lancer dans la dystopie avec son rythme soutenu qui en fait un véritable page-turner. Les auteurs parviennent à impliquer le lecteur dans le combat de cette humanité qui cherche à se préserver, ainsi qu’à nous questionner sur la distribution du pouvoir dans une société où la femme est en voie d’extinction. Il est juste dommage que c’est éléments ne soient pas plus affinés pour explorer toutes les implications de ces hypothèses. J'attendais un roman plus sombre et plus poussé dans sa réflexion mais à défaut, cela reste toutefois un roman agréable à lire. |
... Pas mal mais j'attendais mieux ...
pour leur confiance