HARLEY KING-Détective de l'invisible
Auteur : Patrick McSpare
Éditeur : Scrineo
Nombre de Pages : 352
Date de Parution : 25 octobre 2018
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
| Harley King et son ami et partenaire Nosfe forment un duo de détectives assez particuliers. La première raison, et pas des moindres, est qu’ils ne sont pas de notre dimension. Si dans les premiers temps, leurs incursions dans notre univers leur servaient surtout à dénicher des objets de valeur à troquer dans le leur, les deux acolytes se sont peu à peu attachés à la vie californienne et ont élu domicile à Palm Beach. La seconde particularité est leur spécialité dans le paranormal, s’attaquant à résoudre des affaires effrayantes, démêlant ce qui relève de l’étrange de ce qui relève de la supercherie. Une affaire un peu délicate va leur faire quitter les douces plages de Palm Beach pour se rendre en Europe, à Berlin exactement, auprès de la famille Toffer. Engagés par la matriarche Dorris Toffer, ils vont se retrouver confrontés à une série "d’accidents" qui décime un à un les membres de la famille. Cette famille est-elle maudite comme le pense la doyenne ou bien des raisons beaucoup plus terre à terre se cachent-elles derrière ces morts ? Si vous êtes fan des polars à l’ancienne avec une enquête de terrain, des recoupements d’indices, quelques interrogatoires musclés, le tout mâtiné de fantastique, ce roman est fait pour vous ! A la façon des films noirs des années 60, Harley King, Détective de l’invisible nous offre dans un style un peu rétro, une enquête où tout le monde devient vite suspect, dans une ambiance familiale très pesante, avec de sombres secrets de famille, le tout sur un fond mafieux sordide. Les Éditions Scrineo conseillent le livre à partir de 12 ans, mais vous pouvez plutôt viser les 16 ans, au vue des thématiques abordées. Ce roman est imprégné du travail de scénariste et de dessinateur de l’auteur avec un aspect très filmographique. Les personnages sont très typés avec un look qui marque les esprits : difficile de passer à côté de la redingote en cuir rouge d’Harley, de son colt python où du style vampirique de Nosfe. De même, à la façon d’un scénario de film, le roman est basé sur un enchainement d’actions dans un style très visuel. Rassurez-vous, l’auteur ne fait pas cela à coup de pages de description mais plutôt avec un vocabulaire bien choisi qui pose le décor à la façon d’une pièce de théâtre. L’écriture est très "masculine" avec deux héros qui ne se prennent pas vraiment au sérieux, adeptes des répliques à l’humour parfois douteux et amoureux des belles cylindrées. Ils sont accompagnés de Miss Jade, leur associée providentielle pour cette affaire, qui est la grâce et l’intelligence incarnées. Les sentiments des personnages sont un peu mis en arrière-plan au profit de l’action mais ceux-ci ne sont pas insensibles pour autant, surtout quand ils se retrouvent sur la piste de réseaux de prostitutions allemands impliquant des hommes d’affaires berlinois. Du côté de l’intrigue, l’auteur ne prend pas ses lecteurs pour des naïfs et laisse peu d’indice pour découvrir qui se cache derrière ces crimes en série. Il faudra attendre les dernières pages du roman pour voir les pièces du puzzle s’imbriquer, maintenant ainsi jusqu’au bout notre curiosité. L’aspect fantastique est bien amené et original. L’écriture est immersive et l’auteur fait de nombreux clins d’œil à ses œuvres précédentes, se faisant apparaitre lui-même comme un personnage. Il intègre des références à ses anciens romans qui deviennent des source d’informations pour la médium du groupe, tout comme son partenaire d’écriture des Hauts-Conteurs Olivier Peru. Et j’avoue que cela m’a fait sourire à plusieurs reprises. Vous l’aurez compris, j’ai passé un bon moment de lecture avec Harley King et je ne peux que vous inviter à tenter l’aventure. Et si jamais vous croisez Patrick MacSpare en dédicaces, sachez qu’il vous dira de vous méfier d’Harley qui semble un peu enjoliver la réalité, notamment sur son rôle dans cette histoire. Pour autant, il n’est pas rancunier et il n’hésite pas à tracer un joli portrait du détective. |
...Très Bonne Lecture...
