LA MARQUE ROUGE
Auteur : Ruberto Sanquer
Éditeur : Éditions Scrineo
Nombre de Pages : 375
Date de Parution : 8 février 2018
Mon Avis : (Garanti sans spoilers mais attention il s'agit d'un tome 2 !!!)
Le proverbe le dit bien, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Le caractère de Louyse, l’héroïne de l’Aura noire, m’avait assez agacée dans le premier volet de la saga et j’étais décidée à ne pas lire la suite. Et puis… Et puis, j’ai rencontré l’autrice aux Imaginales avec qui j’ai pu échanger avec beaucoup de simplicité sur ce qui m’avait dérangée dans le tempérament de son héroïne. Elle m’avait rassurée en m’expliquant que la jeune sorcière était plus mature dans ce second tome. Le tout était fait avec tellement de gentillesse que j’ai craqué et me suis décidée à laisser une chance à Louyse et ses 12 camarades. Et comme cette lecture a été de nouveau l’occasion de faire une lecture commune avec ma copine Maud @deslivres/une fille, je n'allais pas bouder mon plaisir ! 😁 L’histoire reprend là où nous avions quitté Louyse à la fin de L’Aura noire. La cité d’Elsafjur est partiellement détruire après l’attaque du démon. Grâce à l’intervention de Dame Morey, celui-ci a pu être repoussé mais il est parti en laissant un petit souvenir. De fines particules invisibles qui contaminent progressivement tous les survivants, hormis les enfants, les sorcières et leurs homologues masculins, les Briseciels. Ces poussières, à la façon d’un virus, transforment petit à petit la population en d’affreuses créatures sanguinaires, guidées par une "vieille connaissance" de Louyse, la Mort… Je vous avoue que j’ai eu très peur dans les premières pages du roman car j’ai retrouvé ce qui m’avait dérangé dans l’Aura Noire. Malgré tout ce qu’elles ont vécu, Louyse et ses camarades restent très immatures. Elsafjur est fragilisée par l’attaque du démon et la survie du monde entier dépend de la consolidation d’un système de défense magique, affaibli lors de l’attaque. Tout le monde est mis à contribution, même les jeunes sorcières, pour participer à cet effort collectif indispensable à leur survie et les jeunes filles se montrent tire au flan, contrariées qu’on leur confie ce genre de tâches. Le seul avantage qu’elles y trouvent est qu’elles peuvent être avec les garçons… 😑 Elles continuent à se crêper le chignon pour des futilités et à s’extasier devant le maquillage qu’elles vont réaliser pour impressionner ces mêmes garçons, sans se faire "prendre" par leurs enseignants… Est-ce que leurs réflexions m’ont fait lever les yeux au ciel un certain nombre de fois ? Ooooh oui ! Heureusement pour moi, l’action passe rapidement au premier plan et Louyse adopte une attitude plus mature tandis que ses compagnes n’apparaissent plus que temps en temps dans le récit. Ce premier écueil passé, je me suis laissé embarquer avec plaisir dans cette histoire. Les évènements se déroulent sur une année mais il y a peu de temps morts. La marque rouge, cette nouvelle malédiction, renouvelle bien l’intrigue et permet à la Mort d’entrer concrètement dans la bataille. Les adversaires de Louyse sont suffisamment crédibles pour qu’on tremble un peu pour les personnages, même si les rendre plus sombres aurait donné plus de corps à l’intrigue. De nouveaux personnages entrent dans l'intrigue et apportent de nouvelles pistes pour ce tome mais également pour celui à venir. Dans ce monde post apocalyptique et assiégé, j’ai été surprise par certains choix de l’autrice quant aux tâches qui étaient confiées aux jeunes sorcières. Si certaines tombaient sous le sens, d’autres m’ont paru discutables sachant que la survie de tous est en jeu. L’apprentissage de la sorcellerie se poursuit maintenant que chaque jeune fille est dotée de ses ringtrees. Mais là aussi, cet apprentissage est survolé car Louyse fait preuve de talents innés qui confirment qu’elle est vouée à un rôle particulier. L’autrice ne s’appesantit donc pas sur cette étape nécessaire et utilise ce don inné pour solutionner à mon sens un peu vite certaines situations. (Et oui, je suis de celle qui aime "tester" le caractère des personnages quand ils sont face à l'adversité… >rire sadique<) La plume de Mip Ruberto Sanquer est agréable et facilite l'immersion dans l'histoire. On retrouve comme dans le premier tome un mélange de langage soutenu pour la narration et au contraire du langage parfois très familier lors des dialogues. Cela m’avait beaucoup dérangée dans L’Aura noire, moins dans ce tome car le phénomène est moins fréquent. Au final, je ne peux nier que l’autrice avait raison, ce second tome est beaucoup plus adapté à mes goûts et à mon grand âge 😏. Nous sommes habitués en tant que lecteur à suivre des personnages adolescents avec une maturité proche de celle des adultes et être confronté à une jeune fille qui a des réflexions de son âge au final, peut être déroutant, voire irritant mais peut faire écho aux lecteurs du même âge que l'héroïne. Ce second tome voit Louyse évoluer positivement et l'intrigue s'est suffisamment renouvelée pour qu'on passe un bon moment de lecture et donne envie de savoir ce que l'autrice nous réserve pour le dernier tome de la saga. |