Titre : La Mort n'est qu'un début
Auteur : Ambelin et Ezekiel Kwaymullina
Editeur : Éditions Rageot
Nombre de Pages : 256
Date de Parution : 22 janvier 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Des fois, la découverte d'un roman ne tient pas à grand-chose : une quatrième de couverture qui évoque des fantômes et une enquête paranormale, une couverture qui accroche l'œil avec une symbolique assez marquée… Il n'en fallait pas plus pour éveiller ma curiosité et me donner envie de me lancer dans La Mort n'est qu'un début. Le lecteur débute ce roman quelques semaines après l’accident qui a tué Beth, à l’aube de ses 16 ans. La jeune fille, désormais devenue fantôme, ne quitte plus son père dévasté par le chagrin. Chose étonnante, il est capable de voir le fantôme de Beth et interagir avec elle et est le seul capable de cela. Mais ce que la jeune fille entrevoyait comme une "chance" de demeurer malgré tout auprès de son père, ne parvient toutefois pas à étouffer la tristesse de cette mort dans l'esprit de celui-ci. Pour sortir son père de son enfermement, Beth l’a poussé à reprendre son travail dans la police et accepter une enquête sur l'incendie d’un foyer pour jeunes, où un inconnu a trouvé la mort. L’enquête semble simple de prime abord mais Beth espère bien que cela sera un levier suffisant pour redonner goût à la vie à son père. Ce qu'elle n'imaginait pas en revanche, c'est que leurs investigations allaient les mettre sur le chemin d’une jeune fille Aborigène, Isobel, capable de la voir elle aussi, et dont le témoignage va se révéler un étrange guide à leur enquête. La Mort n'est qu'un début est un roman d'à peine 245 pages et est un récit qui va donc à l’essentiel. Il y a peu de descriptions et il m’a d'ailleurs fallu un peu de temps pour être sûre que l’histoire se déroulait en Australie. Le roman se concentre sur l'enquête et sur la traversée de ce deuil, alternant entre les phases d’investigations avec une narration "classique" et des chapitres où Isobel fait le récit de ce qu'il lui est advenu. Les chapitres qui lui sont consacrés sont rédigés en vers libres et utilisent de nombreuses images symboliques, se rapprochant des récits de transe mystique. Ce mélange des plus original, est dans un premier temps déroutant, mais c’est son étrangeté qui donne tout le relief à ce roman. Ce roman aborde des thématiques assez difficiles comme le deuil et le traitement des Aborigènes en Australie. Les évènements que l’on découvre sont loin d’être joyeux mais le choix de décrire certains faits à travers le récit chargés de symboles et de métaphores d'Isobel le rend plus "supportable". Les auteurs sont frère et sœur et se décrivent comme des conteurs et l’on ressent cette forte influence dans le personnage d'Isobel. La post face est d'ailleurs très intéressante pour expliquer le cadre des croyances qui nourrissent la pensée aborigène et expliquer la symbolique de certaines situations. |
La Mort n’est qu’un début est un court roman des plus étranges. La construction du roman, qui emprunte parfois au conte oral, et certains choix narratifs sont déroutants mais font, au final, le sel de cette enquête paranormale qui s'avère bien sombre. La découverte de certaines croyances aborigènes est un vrai plus. Si vous aimez vous aventurez dans des récits moins conventionnels, n’hésitez pas à découvrir ce roman. |
... Bonne Lecture ...
pour leur confiance