Auteur : Laini Taylor
Éditeur : Éditions Lumen
Nombre de Pages : 628
Date de Parution : 4 avril 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Second et dernier tome de la saga, et comme à chaque fois avec les éditions Lumen, La Muse des cauchemars bénéficie d'une couverture de toute beauté, chargée de nombreux symboles qui prennent tout leur sens une fois notre lecture achevée. Nous reprenons ce récit dans les suites immédiates des évènements dramatiques du premier tome. Lazlo et Sarai, s'ils sont provisoirement réunis, doivent dorénavant faire face à la rage perpétuelle et ardente de Minya, cette fillette emprisonnée par sa soif sans fin de se venger de Désolation et de ses habitants. Ce n'est que cette fureur qui la fait tenir depuis toujours et nos amoureux sont bien en peine de savoir comment éteindre ce feu ardent. "L'espoir, tout comme le rêve, connait ses limites. Vient donc toujours un moment où un choix doit être fait : soit on l'abandonne derrière nous, soit on abandonne tout le reste. Mais si l'on choisit le rêve, il devient impossible d'y renoncer, car il devient ce qui nous définit." Au début, on se questionne sur cette fillette, voire on s'agace de son impossibilité à évoluer, son corps même refusant de vieillir. Et puis intervient le génie de Laini Taylor qui nous fait aimer ces protagonistes que l'on pourrait si facilement détester. L'autrice parvient à donner tant de relief, de perspective dans la compréhension de ce qui anime ses personnages, mais aussi tellement de bienveillance dans la croyance qu'ils peuvent être autres ! Vous ne lirez pas de chronique sur cette duologie sans que l'on évoque la plume si magique de Laini Taylor et c'est tellement vrai !!! L'autrice (et la traductrice) a la qualité rare de savoir trouver le mot juste, la phrase qui fait que l'on va stopper sa lecture juste pour savourer la finesse de la pensée, la justesse de retranscription des sentiments. Cette écriture a le don de toucher en plein cœur, de nous mettre au diapason avec les émotions des personnages. S'il faut bien trouver un seul défaut à ce roman, c'est l'impression de lenteur des premiers chapitres, le sentiment de revenir sur des choses dont on pensait avoir déjà fait le tour. Il ne s'agit finalement que d'une parenthèse à la façon d'une bouffée d'oxygène que l'on prend avant de mieux replonger. Le temps de nous préparer à tout ce qui va suivre et dont on n'avait même pas idée ! Vous allez me dire, c'est bien beau de nous parler style et écriture, mais qu'en est-il de l'histoire ? Je ne vous en dirai pas grand-chose car j'ai tellement aimé être surprise par la dimension que prenait celle-ci, que je ne voudrais pas vous gâcher ce plaisir. Sachez juste qu'on y parle de passé si lointain qu'il côtoie le mythe, des espoirs insensés qui bâtissent une vie tout comme ils peuvent nous détruire, d'amour et de don de soi, de culpabilité et de pardon. Que vous passerez par un maelstrom d'émotions qui risque de vous mettre la larme à l'œil plus d'une fois, que vous vous direz que cette histoire est merveilleusement construite, que tout s'agence en un tableau dont on pensait tout connaitre alors qu'on n'en voyait que les contours. Que c'est tout simplement un roman qu'on est heureux d'avoir eu entre nos mains... "L'histoire révélait comment se réconcilier avec l'impossible." |
La Muse des cauchemars est un immense coup de cœur ! Rien qu'en y repensant, l'émotion me serre de nouveau la gorge. Je suis émerveillée du talent de l'autrice pour avoir construit un univers et des personnages avec autant de bienveillance, d'amour, d'onirisme, magnifiés par une écriture si juste et si belle qu'elle nous transporte. Dès que vous avez fini de lire ces lignes, il faut absolument que vous filiez vous plonger dans cette histoire… ... Coup de Cœur ... |