
Titre : L'Anti-Magicien T.4 - L'Abbaye d'Ebène
Auteur : Sébastien De Castell
Éditeur : Éditions Gallimard
Nombre de Pages : 480
Date de Parution : 29 aout 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Avec la rentrée, nous avons la joie de découvrir le quatrième tome de L’anti-magicien, saga ô combien génialissime que je ne présente plus. Cerise sur le gâteau, on bénéficie de traductions rapides qui nous permettent de ne patienter que quelques mois entre chaque tome et c’est tant mieux vu combien cette saga est addictive ! Cela fait 6 mois que Kelen a quitté Furia avec Rakis, 6 mois qu'il continue d'échapper à ceux qui le traquent tout en tentant de trouver un remède à l'ombre au noir. Le duo suit chaque piste même si la plupart ne s’avèrent qu’être des coups montés pour extorquer de l'argent aux victimes crédules. La plus farfelue de ces pistes témoignerait qu’un lieu existe, l’abbaye d’Ébène, où se regroupent les victimes de l’ombre au noir et qu’un remède y aurait été trouvé. Il n’en faut pas plus pour que Kelen et son compagnon à poil (et à dents !) se lancent dans cette nouvelle quête avant de se retrouver, évidemment, jusqu’au cou dans les ennuis… Ce quatrième tome ne déroge pas à la règle et débute par une énième tentative d’assassinat sur le jeune frondeur de sort et de l’habileté teintée de chance qu’il doit déployer pour s’en sortir. Le maitre mot de cette saga est un rythme soutenu, sans temps mort, et ce tome ne fait pas exception. C’est aussi l’occasion de découvrir un nouveau "peuple" et surtout d’en apprendre enfin un peu plus sur l’ombre au noir. Les mages Jan’Tep dirigés par le père de Kelen restent d’aussi redoutables adversaires surtout quand Shalla, la sœur de Kelen, reste tout aussi encline à aider les ambitions égoïstes de son père qu’à aider (de manière assez perverse, disons-le) le jeune frondeur de sorts. Kelen est un personnage dont l’équilibre des qualités et des défauts le rend particulièrement attachant. Sa séparation d’avec son mentor Argosi Furia était nécessaire pour la protéger mais crée un vide que nous éprouvons aux côtés du jeune homme. Si la mentor n’est plus physiquement présente, c’est l’occasion pour Kelen de comprendre combien ces mois de voyage et d’adversité à ses côtés ont modelé petit à petit son esprit et sa façon d’appréhender le monde. L’auteur ne cède toujours pas dans la facilité et tient la ligne de conduite qu’il s’est fixée depuis le début de la saga : Kelen ne bénéficie d’aucun talent magique et même les pouvoirs de l’ombre au noir lui sont refusés. Face à ses ennemis toujours plus nombreux et plus puissants, il ne peut qu’user de son sens de l’observation et de la déduction et ne s’appuyer que sur ses talents de ruse, de triche et de l’art de la distraction pour s’en sortir. En arrière-plan se dessine le message que face à l’adversité, peu importe la puissance des dons dont on dispose, c’est l’amitié et la capacité à prendre soin les uns des autres qui fait la différence. Je suis toujours aussi admirative de l’écriture de l’auteur qui mêle dialogues savoureux à l’humour incroyable, descriptions immersives et réflexions introspectives sensibles. Bien que le roman soit classé en Young Adult, la plume est très adulte et hyper accrocheuse. |
Vous allez croire que je deviens répétitive dans mes avis concernant cette saga mais que voulez-vous, c’est encore un énorme coup de cœur. Alors même qu’on atteint le 4ème volet des aventures de ce mage sans pouvoir et de ses compagnons de fortune, le roman ne souffre d’aucun défaut que l’on pourrait redouter : l’intrigue demeure très bien menée, riche, sans montrer aucun signe d’essoufflement. Chaque personnage continue à briller par son originalité et son intelligence, et surtout on retrouve avec délice la plume fluide, entrainante et blindée d’humour de Sébastien de Castell. A noter également que l’on échappe aux codes du genre avec toujours une absence totale de romance ! L’auteur a l’art de rendre vivant son univers et ses personnages et c’est avec une pointe de tristesse que je vois la fin de cette saga se profiler (oui je suis déjà triste alors que j’ai encore deux tomes pour en profiter…) |