LE GANG DES PRODIGES T.1
Auteur : Marissa Meyer
Éditeur : Pocket Jeunesse
Nombre de Pages : 599
Date de Parution : 01 février 2018
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Comme beaucoup, j’ai adoré la saga des chroniques lunaires. Heartless m’attend sagement dans ma bibliothèque et quand j’ai vu que l’autrice se lançait dans une nouvelle saga, j’ai foncé ! Le gang des prodiges nous plonge dans l’histoire de deux groupes de super-héros que tout oppose , les Anarchistes et les Renégats. Nova (appelée aussi Nightmare ou Insomnie) est une Anarchiste. Ses parents et sa petite sœur ont été assassinés sous ses yeux par des tueurs à gage. C’est son oncle Ace Anarchy, leader des Anarchistes, qui la recueillie, mais seulement pour quelques mois avant d’être tué à son tour par les Renégats. L a petite fille a grandi avec le sentiment que les Renégats sont responsables de la mort de sa famille , la première fois en ne venant pas au secours de ses parents et la seconde fois en assassinant son oncle. A 16 ans, la jeune femme a acquis l’étrange pouvoir d’inoculer le sommeil à ceux qu’elle touche, tandis qu’elle-même ne dort jamais. Depuis 10 ans, elle murit sa vengeance contre les Renégats avec l’aide des quelques Anarchistes encore en vie ou en liberté. Le hasard place sur sa route Adrian (appelé aussi Sketch ou La Sentinelle), dont les parents siègent au Conseil, le gouvernement des supers héros. Lui est convaincu que les Renégats font le bien mais déplore seulement qu’ils soient un peu trop respectueux de la loi alors que leurs supers pouvoirs leur permettraient de faire plus pour la sécurité de la ville. Leurs visions respectives vont être mises à l’épreuve quand Nova va devoir infiltrer le groupe des Renégats et qu’Adrian va prendre de plus en plus de liberté vis-à-vis des règles établies par les Renégats, sous les traits d’un héros solitaire au service du bien, La Sentinelle. Pour commencer, j’ai aimé le parti pris de l’autrice de placer son histoire là où habituellement s’arrêtent celles des autres romans du même genre. Plutôt que de s’attacher au "coming-out" des humains avec des pouvoirs puis leur combat entre "les gentils" et " les méchants", elle fait démarrer son histoire 10 ans après la résolution du conflit, dans une cité où les "gentils" dirigent la ville avec le soutien de la population. La société essaye de se sortir de la crise dans laquelle les a plongés cette guerre et les Renégats sont appréciés. Le lecteur ne se retrouve pas face à une dystopie classique avec des super-héros au pouvoir qui auraient établis des règles qui entravent la liberté des gens et qu’il faudrait absolument renverser. L’autrice nous propose une intrigue plus subtile où Nova et Adrian, qui ont grandi dans un environnement avec des convictions très affirmées et opposées, vont apprendre au fur et à mesure que tout n’est pas blanc ou noir alors même que la cité est très clivée entre les gentils officiels et les méchants officiels. Le revers de la médaille d’un tel choix, est que le lecteur a un peu de mal à comprendre les enjeux "philosophiques" du roman . On assiste à l’évolution des personnages, il y a de l’action mais on n’arrive pas à se passionner pour les revendications d’un clan ou un autre. C’est un peu dommage car c’est ce que j’attends d’un tel type de roman. Il y a toutefois une réflexion intéressante portée par le personnage de Nova, qui interroge sur l’abandon volontaire qu’a fait la population "ordinaire", de sa liberté et de son libre arbitre. Alors que Nova aurait de quoi jouir de ce pouvoir sur autrui qui lui est servi sur un plateau, elle ne comprend pas que les citoyens restent passifs face aux dangers ou même concernant les choix sur leur avenir, ayant confiés de bon cœur cette charge aux super-héros. Le style de Marissa Meyer est toujours aussi fluide et le lecteur plonge assez facilement dans cette histoire. La seule petite difficulté consiste à repérer les différents personnages, d’autant qu’ils portent un, voire deux, surnoms. Heureusement, l’autrice a placé un glossaire en début de roman, ce qui est bien pratique. L’action est omniprésente et le lecteur a la sensation d’assister à un film des X-men avec une foule de personnages possédant des pouvoirs des plus surprenants. Le roman est truffé de combats, de machinations, de trahison : le lecteur en a pour son argent ! Au final, j’ai passé un bon moment de lecture. Passés les débuts où il faut repérer chaque personnage, j’ai aimé cette histoire qui m’a fortement rappelé les X-mens avec Magnéto et le Professeur Xavier, et leurs vues opposées sur la place et le rôle de ces "surhommes" dans la société . L’action est suffisamment présente pour que l’on ne s’ennuie pas. Ce n’est toutefois pas un coup de cœur car il m’a tout de même manqué d’être plus immergée et impliquée dans les conflits idéologiques. J’aurais aimé que l’autrice nous malmène un peu plus entre les revendications des gentils et des méchants et m’amène à plus de réflexions . Au-delà de l’évolution des personnages principaux, j’ai eu du mal à comprendre quels étaient les enjeux profonds de l’intrigue. Je relativise toutefois car il s’agit d’un premier tome et il y avait déjà de quoi faire pour poser le cadre et les personnages. Je mise donc beaucoup sur le tome 2 pour combler cette attente... |