
Titre : Le Monde de Llena
Auteur : Fabien Clavel
Editeur : Editions Rageot
Nombre de Pages : 320
Date de Parution : 3 juin 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Fabien Clavel est un auteur touche à tout, s'aventurant aussi bien dans la fantaisy que le fantastique, des romans puissant leurs sources dans la mythologie, ou enfin les thrillers jeunesse. Ayant apprécié sa trilogie Lana Blum, j'étais curieuse de découvrir cette nouvelle aventure mise en valeur par une très belle couverture signée Caterina Baldi. Le narrateur, un auteur jeunesse, ne rencontre plus le succès depuis plusieurs mois. Même sa femme préfère lire les romans de ses "collègues" écrivains, et sa fille Lena lui préfère dorénavant les histoires de maman, plutôt qu'écouter celles qu'il lui invente patiemment chaque soir depuis toute petite. Pour le sortir de l'impasse, son éditeur le pousse à écrire de la fantaisy car "c'est ce qui se vend à l'heure actuelle". Par dépit, le narrateur se lance dans la construction de son roman en reprenant les codes qui font vendre : des clans, une prophétie, une princesse prisonnière d'une malédiction, un (non deux !) héros que rien ne prédisposait à le devenir. Sans conviction, il teste soir après soir ce qu'il imagine auprès de sa fille, intégrée à son tour dans sa quête sous les traits d'une princesse maudite, Llena. Cette histoire, c'est celle de Fidnuit et Fidlune, deux adolescents séparés par tout un monde et pourtant réunis autour d'une prophétie. On suit tour à tour les points de vue des deux héros de cette aventure, avec en parallèle, des inserts des pensées de l'auteur quant au récit qu'il invente. L'univers imaginé est assez foisonnant, chacun des protagonistes menant une quête propre avant que leurs chemins ne viennent à se rencontrer. Chacun d'eux croisant moult personnages, alliers ou ennemis, je me suis rapidement retrouvée submergée par toutes ces informations. Finalement, ce sont les passages dans le monde réel où l'auteur évoque sa relation avec sa fille auxquels je me suis le plus attachée, aussi surprenant que cela puisse être en lisant un roman de fantaisy. La mise en abime de l'écriture et de la construction du roman en parallèle de cette quête est vraiment intéressante, nous plongeant dans les processus de la création, de la transformation du réel pour le sublimer dans un récit imaginaire. Le narrateur est un auteur qui n'apprécie pas la fantaisy : déjà qu'il écrit des romans jeunesse, alors si en plus il doit "s'abaisser" à ça pour vendre… Bien sûr, tout cela comporte beaucoup d'auto-dérision sur tous les clichés et préjugés qui entourent les littératures de l'imaginaire. Le narrateur construit un récit commercial, son but est d'enfin vendre ses histoires, quitte à y perdre son âme. Fabien Clavel se veut volontiers satyrique en choisissant cet axe d'écriture et c'est un pari osé. Pour ma part, cette introduction a biaisé mon entrée dans ce récit inclus dans le récit, me plaçant dans une disposition plutôt négative quant à la découverte de l'histoire de Fidlune et Fidnuit, le narrateur n'y croyant pas vraiment lui-même. Bien sur notre point de vue évolue au fil des pages mais ce choix a imprégné négativement ma première impression. |
Au final je ressors très mitigée de ce roman. J'ai trouvé l'histoire dans l'univers fantaisy classique dans sa trame (celle d'une quête) mais assez difficile d'accès entre le vocabulaire très spécifique et un rythme trop rapide. Les personnages m'ont peu accrochée et j'ai finalement été plus émue par la relation de cet auteur face à son travail et au processus d'écriture et son lien avec sa fille. |
... J'en attendais plus ...
pour leur confiance