LES NOCES DE LA RENARDE
Auteur : Floriane Soulas
Éditeur : Éditions Scrineo
Nombre de Pages : 586
Date de Parution : 2 mai 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Second roman de l’autrice, toujours publié aux éditions Scrineo, Les Noces de la renarde jouit d’une magnifique couverture signée de nouveau Aurélien Police. Nous quittons l’univers Steampunk et victorien de Rouille pour nous plonger dans une intrigue à la temporalité double, au cœur du Japon, berceau de nombreuses divinités et créatures bien éloignées de nos croyances occidentales. Le roman nous lance dans une aventure auprès deux héroïnes, l’une au 15ème siècle et l’autre de nos jours. Hikari est la chasseuse d’un clan de kitsune, des divinités mi femmes, mi renardes. Jouissant d’un pouvoir puissant et de l’immortalité, elle diffère toutefois de ses sœurs, montrant trop de curiosité pour les humains qui habitent la vallée. Les humains se doivent de vénérer les esprits de la montagne et respecter leurs territoires sacrés, mais les conditions de vie se faisant plus âpres, les bucherons du village, audacieux, pénètrent de plus en plus profondément dans les bois, négligeant les dangers de la forêt et les créatures qui l’habitent. Les règles des divinités sont cruelles et quand un groupe d’hommes profanent involontairement une cérémonie, Hikari se retrouve missionnée pour exécuter la vengeance de son clan, l’obligeant à choisir entre les mouvements de son cœur pour les hommes et ses devoirs envers son peuple. Mina est une lycéenne solitaire qui traverse la vie sans faire de vague. Il faut dire qu’il n’est pas facile de se lier aux autres et d’avoir des amis quand on est capable de voir les fantômes, les esprits, petits dieux et démons qui hantent la ville. A ses yeux, il s’agit d’une vraie malédiction qui l’isole complètement des autres, sa famille même ignorant tout de son don. Pourtant, Natsume, une camarade de classe semble l’avoir percée à jour et exige son aide pour débusquer un démon qui laisse à travers la ville une série de cadavres. Les Noces de la renarde est un beau bébé de près de 600 pages et il faut bien 80 pages pour se lancer véritablement dans l’intrigue, le temps d’installer le cadre des deux histoires. Ajoutez à cela un vocabulaire relatif aux coutumes et folklore japonais peu communs, un style où les dialogues se font rares au profit de plages de descriptions, vous comprendrez que le début de ce roman a été un peu difficile à appréhender. Une fois familiarisé avec le contexte, le style se fluidifie et le roman prend une tournure plus dynamique, nous amenant à nous attacher aux destins de ces deux jeunes femmes que rien ne semble relier. Le procédé narratif basé sur deux temporalités est un élément qui fonctionne très bien puisque le lecteur est à la fois pris dans chaque histoire individuelle mais également dans l’attente du moment où celles-ci vont se rencontrer, échafaudant mille hypothèses dans cette expectative. On retrouve le rythme contemplatif que l’on associe souvent au Japon dans ce roman, notamment dans le récit des évènements du passé. Par touches lentes, on voit se dessiner les contours des destins et des drames à venir. Hikari est un personnage sauvage éminemment mystérieux qui n’a pas les réactions et sentiments d’un humain et pourtant, elle nous devient rapidement sympathique. Mina est un personnage au tempérament que l’on rencontre plus facilement dans la littérature fantastique, jeune fille fragile qui se révèle au contact d’une rencontre, catalyseur de l’acceptation de son don. |
Les Noces de la Renarde est une très bonne découverte. Après un début un peu long, le lecteur prend plaisir à suivre le destin de ces deux jeunes femmes et imaginer les liens qui les unissent à travers le temps. Le personnage envoutant d'Hikari est la pierre angulaire de ce récit et nous offre une vraie plongée dans les croyances japonaises. Ce roman est également l'occasion de découvrir une mythologie que l’on croise rarement dans la littérature young adult et qui a de quoi largement séduire. |
... Bonne Lecture ...
pour leur confiance