QUE LA MONTAGNE EST BELLE
Auteur : Stephen Wallenfels
Éditeur : Éditions Milan
Nombre de Pages : 379
Date de Parution : 20 mars 2019
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Second roman de l’auteur, le moins que l’on puisse dire, c’est que la couverture de Que la Montagne est belle intrigue et provoque un sentiment d’angoisse, de quoi augurer un bon thriller adolescent. Ceo, Grahame et Colin sont étudiants dans une faculté de tennis huppée. Ceo, c’est le séducteur invétéré, fils de bonne famille, sûr de son physique ravageur et de son sens de la persuasion, toujours à se tirer la bourre avec Grahame, une véritable montagne de muscles, plutôt du genre rentre-dedans. Colin est plus discret à côté de ses deux amis, originaire d’une famille modeste du Vermont. A l’issue d’une partie de poker, Ceo convainc ses camarades de le suivre lors d’un week-end de randonnée dans le parc de Yosemite. Si le plan semblait bancal depuis le début, plusieurs indices auraient dû les faire abandonner : tout d'abord quand l'un des partenaires renonce au départ le jour même. Ensuite, quand Ceo le remplace par Ellie, une fille dont Grahame et Colin n'ont jamais entendue parler, rencontrée à l'occasion d'un stage de théâtre l'été précèdent. Et enfin, quand un incendie se déclare dans la zone où ils comptaient randonner. Au lieu de renoncer, le groupe change de cap pour les hauts sommets du parc et à partir de là, accumule les mauvaises décisions. Une tempête s'abat sur les randonneurs, Grahame est persuadé qu'un ours les traque et leur équipement n'est clairement pas adapté pour un tel périple, incluant la hache ridiculement lourde que le jeune homme s'obstine à conserver avec lui. Le roman tourne à l'épreuve de survie face à une nature qui se déchaine et les randonneurs vont devoir choisir qui croire au milieu de tout ça, illustrant comment une petite erreur peut entrainer des conséquences redoutables. Ce thriller psychologique explore les relations houleuses de ces quatre adolescents, avec en filigrane la jalousie, les déceptions, la colère, les fausses idées mais aussi l’amitié, les choix à faire, bon ou mauvais. L'histoire se raconte à travers les personnages d'Ellie et Colin, l’un représentant de la dynamique du groupe de garçons tandis qu’Ellie se positionne plus en observatrice de ce qui se joue. Même si la narration se fait à travers eux, le lecteur n’accède pas véritablement à leurs pensées et il est assez troublant de rester autant en eaux troubles malgré un choix narratif qui aurait dû nous aider. Notre fibre paranoïaque se réveille et le lecteur en vient à essayer de lire ce qui se joue dans les non-dits, les blagues qui n'en sont pas vraiment et les piques pleines de sous-entendus des protagonistes. Que la Montagne est belle est le genre de roman où l’action n’est pas au premier plan au profit d’une tension qui ne fait que croitre au fil des heures. On sent que les choses vont déraper et on attend l’étincelle qui va bousculer ce quotidien et les attitudes policées de chacun. Le lecteur doute en permanence de l’authenticité des échanges entre les membres de cette randonnée et on ne peut s’empêcher de se demander quels secrets se cachent derrière les apparences, pris dans un sentiment entêtant que tout ceci n’est pas net et qu’un drame se prépare. S'il y a du suspense, il n'y a pas de réelle surprise pour autant, car on possède beaucoup de clés dès le début du roman et c'est clairement l'impact que peut avoir ce groupe sur notre sensibilité et ce qu'on imagine qu'il va advenir qui nous fait dévorer les pages. On se demande comment Ellie, une jeune fille brillante à la scolarité exemplaire, doublée d’une sportive de haut niveau en est venue à accepter une invitation avec des inconnus. Pourquoi Grahame transporte une hache monstrueuse comme s'il s'agissait d'un doudou, et enfin ce que cache la relation dominant/dominé de Ceo et Colin. |
Que la Montagne est belle est un thriller psychologique qui m'a offert un bon moment de lecture, complètement happée par cette ambiance oppressante. Celle-ci m'a plongé dans l'attente du drame à venir, me laissant imaginer des rancœurs et des enjeux entre les personnages. Si finalement l'intrigue s'est révélée beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé, cette lecture a bien fonctionné grâce au tissage fin d'une tension qui ne fait que croitre, laissant notre imagination faire le reste. |
... Plutôt Bonne Lecture ...
pour leur confiance