Titre : Show Stopper T.1
Auteur : Hayley Barker
Editeur : Editions Bayard
Nombre de Pages : 531
Date de Parution : 20 novembre 2020
Mon Avis : (Garanti sans spoilers)
Show Stopper est le premier roman de Hayley Barker, histoire dystopique qui s'est imposée à elle face à l'augmentation importante d'agression envers les minorités ethniques en Angleterre. Dans un futur proche, la société est divisée en deux, avec d'un côté l'élite, nommée les Purs, et de l'autre, les basses couches de la société, nommées les Bâtards. Dans ce premier tome, nous découvrons l'histoire à travers deux narrateurs. La première est Hoshiko, une prodigieuse acrobate qui se produit pour un célèbre cirque qui sillonne l'Angleterre. Chaque soir, les artistes y jouent leur vie puisque les numéros sont conçus pour qu'il n'en réchappent pas : les Purs qui assistent à la représentation payent cher pour avoir le privilège d'assister à une mort sanglante en direct. Ben est un Pur, le fils de la Ministre en charge du contrôle des Bâtards. Il a grandi dans un monde privilégié où il est normal d'asservir une partie de l'humanité sans jamais véritablement remettre ce concept en question. L'arrivée du cirque à Londres va bouleverser ses principes, poussé par sa fascination pour la célèbre funambule. Show Stopper a été une lecture compliquée. Les actes de barbarie qui sont commises tout au long de l'histoire au nom d'une idéologie ne peuvent que nous révolter. Il est impossible de rester indifférents face à ce qu'on lit, même le choix des termes "purs et bâtards" soulevant le cœur. En ce sens, le roman atteint son but : démontrer combien un peuple peut rapidement sombrer dans l'horreur et l'oppression, sous couvert de préceptes idéologiques. Là où le bât blesse, c'est que l'histoire manque sérieusement de fondements. A aucun moment l'autrice n'explique comment une telle idéologie a pu se mettre en place et surtout, comment la population a pu y adhérer aussi massivement. Car, au-delà d'une volonté d'exterminer une partie de la population, il y a une volonté macabre qui dépasse l'entendement (des cadavres conservés pour une attraction, un piano dont les touches sont faites avec des dents de Bâtards…). Tout cela a un côté "trop" qui désert la portée du message de l'autrice qui s'alarme du sort qui peut être réservé aux minorités. A part des discours plein de haine, on n'a jamais de vision croisée des différents acteurs de cette société qui aiderait le lecteur à se représenter les pensées de ses membres et justifierait de leur façon de fonctionner (même si rien ne peut justifier la barbarie, on n'est d'accord…). Mais là, on a tellement peu que, tout simplement, on ne parvient pas à croire à ce qu'a conçu l'autrice. A partir de là, il est difficile de s'intéresser au sort des personnages… Et si en plus, les personnages principaux sont très fades, cela devient encore plus compliqué d'apprécier sa lecture... Il est évident que Ben est un personnage jeune et naïf. Nous le découvrons au moment où il ouvre les yeux sur le monde que sa mère (entre autres) a construit activement, et on imagine que c'est titanesque de vouloir s'opposer seul à une idéologie de masse. Mais son évolution psychologique est amenée de manière si maladroite qu'on a du mal à y adhérer. Hoshiko semblait un personnage très prometteur, beaucoup plus endurcie avec tout ce qu'elle a vécu de tragique depuis sa prime enfance. Mais ce potentiel est gâché par l'installation d'une romance qui n'a ni queue ni tête : un monde de préjugés les sépare et en 3 rencontres de quelques minutes, ils sont amoureux (oui, j'ai trèèèèes longuement soupiré en lisant celà………). |
J'aime les univers complexes qui sont loin d'être manichéens, qui vont me pousser dans mes retranchements et me forcer à me projeter dans un univers. Ici, j'étais très loin du compte : l'univers, à force de vouloir dénoncer, tourne au cliché et la romance très maladroite a renforcé ce sentiment d'incompréhension. C'est indéniablement brutal et pousse à réagir (ce qui est le but premier de l'autrice), mais je n'ai malheureusement pas trouvé d'autre intérêt à cette histoire. |
...Une Déception ...
pour leur confiance